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Une réunion secrète sur un plan de paix au Proche-Orient en 2016

Benjamin Netanyahu et John Kerry en juin 2016 à Rome. [Reuters - Giuseppe Lami]
Benjamin Netanyahu et John Kerry en juin 2016 à Rome. - [Reuters - Giuseppe Lami]
Une rencontre secrète sur le Proche-Orient s'est tenue il y a un an en Jordanie, a révélé dimanche un journal israélien. Elle réunissait le secrétaire d'Etat américain et les dirigeants israélien, jordanien et égyptien.

John Kerry, Benjamin Netanyahu, Abdallah II et Abdel Fattah al-Sissi s'étaient retrouvés en février 2016 dans la ville portuaire jordanienne d'Aqaba, précise le quotidien Haaretz, en citant d'anciens membres de l'administration Obama. Aucun média n'avait jamais pu rapporter cette entrevue.

A Washington, un ex-responsable américain a confirmé que cette réunion secrète avait bien eu lieu à Aqaba, mais sans vouloir donner de détails sur le contenu de la proposition qu'avait faite John Kerry.

A l'époque, le chef de la diplomatie américaine s'était rendu officiellement à Amman les 19 et 20 février 2016 pour y rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. Il avait aussi été reçu par le roi Abdallah dans sa résidence d'Aqaba, au bord de la mer Rouge.

Six principes dévoilés en décembre

Selon le journal israélien, John Kerry avait demandé aux trois dirigeants d'accepter six principes qu'il avait ensuite dévoilés lors d'un discours à Washington le 28 décembre 2016. L'Egypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël.

Parmi ces principes figurent le retrait israélien des territoires palestiniens occupés depuis 1967 - avec la possibilité d'échange de terres accepté par les deux parties - la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël - que les Palestiniens reconnaîtraient comme un "Etat juif" - et la déclaration de Jérusalem comme capitale des deux Etats.

Opposition des Palestiniens et Israéliens

A ces deux derniers points, Palestiniens et Israéliens ont déjà opposé des fins de non-recevoir. Les Palestiniens ne veulent pas reconnaître un Etat "juif", tandis qu'Israël refuse de revenir sur son annexion de Jérusalem-Est.

"Netanyahu a refusé la proposition de Kerry et indiqué qu'il lui serait difficile d'obtenir l'accord de sa coalition gouvernementale à son sujet", affirme Haaretz.

Les autorités jordaniennes n'ont pas souhaité commenter ces informations et le porte-parole de Benjamin Netanyahu n'a pas donné suite. Du côté du Caire, la présidence égyptienne a publié dimanche soir un communiqué équivoque semblant confirmer la rencontre quadripartite, mais en contestant les détails révélés par le journal israélien.

ats/tmun

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