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François Fillon: "C'était une erreur et je présente mes excuses aux Français"

François Fillon a admis qu'employer sa famille était une "erreur"
François Fillon a admis qu'employer sa famille était une "erreur" / L'actu en vidéo / 2 min. / le 6 février 2017
François Fillon a admis lundi qu'employer sa famille était une "erreur" et a présenté ses excuses. Mais le candidat de la droite a répété sa détermination à poursuivre la course à la présidentielle française.

La conférence de presse très attendue donnée par François Fillon à son QG de campagne devant plus de 200 journalistes représentait sa dernière tentative de se défendre face aux révélations du Canard enchaîné sur les emplois fictifs présumés dont auraient profité son épouse, Penelope, et deux de ses enfants.

"Je n'ai rien à cacher", a-t-il promis en entrant sur scène, assurant que tous les faits qui lui sont reprochés sont "légaux et transparents".

"Tâches de l'ombre"

François Fillon a d'abord confirmé que son épouse avait bien été sa collaboratrice, mais a réfuté les soupçons d'emploi fictif présumé. Il a assuré que Penelope Fillon effectuait des "tâches de l'ombre (...) simples mais essentielles" comme la gestion du courrier, la tenue de l'agenda, voire de la représentation lors d'événements locaux.

Penelope a exercé dans la discrétion (...) et aujourd’hui on retourne sa discrétion contre elle et contre moi.

François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle française

Il a précisé qu'un assistant parlementaire réalise ces tâches "parfois seul" et pas forcément "dans les bureaux de l'Assemblée nationale", ceci expliquant selon lui pourquoi Penelope Fillon ne disposait pas d'un badge d'accès.

"Salaire justifié"

L'ancien Premier ministre a défendu le rôle de son épouse, employée durant 15 ans "comme collaboratrice" pour lui-même et son suppléant. "Son salaire - 3677 euros mensuels net - était parfaitement justifié car son travail était indispensable à mes activités d'élu", a-t-il souligné.

Dans la soirée, la déclaration de situation patrimoniale de François Fillon a été publiée sur son site de campagne, ainsi qu'un tableau des rémunérations perçues par Penelope Fillon entre 1986 et 2013, chiffrées à plus de 680'000 euros.

Interrogé sur la possibilité de rembourser les sommes perçues, il a estimé que celles-ci avaient été "normalement gagnées" par son épouse et ses enfants et qu'il ne voyait donc pas de raison de les retourner.

"C'était une erreur"

Sur le plan moral, toutefois, le candidat à la présidentielle a reconnu "une erreur". "Je le regrette et présente mes excuses aux Français", a-t-il déclaré.

Déterminé à poursuivre sa course à l'Elysée, François Fillon a ensuite insisté sur l'importance d'orienter le débat "sur son projet politique", qu'il portera "avec une force décuplée". Il a appelé la droite à "se rassembler" et assuré qu'il n'y avait "pas de plan B" pour atteindre le deuxième tour de la présidentielle.

>> Lire aussi : "Non c'est non", Alain Juppé ne veut pas remplacer François Fillon

Promesse de "tenir bon"

Plus tôt, l'entourage du candidat avait présenté cette intervention comme une "contre-attaque", où François Fillon allait "exprimer sa vérité" devant les Français dans une allocution "vraie et combative".

La semaine dernière, nombre d'élus et de ténors du parti Les Républicains n'hésitaient pas à envisager, publiquement ou en privé, son retrait et son remplacement par un autre candidat.

Or, François Fillon avait adressé vendredi soir un message vidéo à ses troupes sur Facebook leur promettant de "tenir bon", après avoir demandé aux parlementaires Les Républicains de lui donner quinze jours, le temps, selon lui, que l'enquête le blanchisse.

>> Ecouter aussi l'analyse de Jean-Louis Bourlanges, ex-député européen centriste :

Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen centriste. [RFI]RFI
François Fillon: "C'était une erreur et je présente mes excuses aux Français" / Forum / 12 min. / le 6 février 2017

jvia

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Nouvelles révélations

Selon Le Monde, les enquêteurs s'intéressent également aux conditions d'attribution, sur proposition de François Fillon, du grade suprême de la Légion d'honneur au propriétaire de la Revue des deux mondes, où son épouse Penelope est soupçonnée d'avoir eu un emploi fictif.

"À ce stade, l'enquête n'a pas été élargie aux conditions d'attribution de la Légion d'honneur" à Marc Ladreit de Lacharrière, assure une source proche de l'enquête.

Mais, d'après le quotidien, "les enquêteurs ont adressé la semaine dernière une réquisition judiciaire à la grande chancellerie de la Légion d'honneur afin de se faire communiquer le dossier de M. Ladreit de Lacharrière".

Selon les résultats de cette réquisition, le Parquet national financier pourrait à tout moment décider d'élargir son enquête.