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Au moins 34 civils massacrés par des milices dans l'est de la RDC

Au moins 34 civils ont été tués ce week-end par des milices dans l'est de la République démocratique du Congo, où les violences interethniques paraissent s'intensifier sur fond d'instabilité politique.

Une milice de l'ethnie Nande a tué au moins 13 civils Hutus dimanche à Nyanzale, trois jours après la mort de 17 civils Nande lors d'un raid d'une milice hutue dans un village voisin.

Samedi, au moins 21 civils et quatre miliciens ont été tués lors d'attaques près de la ville de Beni, selon un porte-parole de l'armée.

Plusieurs centaines de civils ont été tués dans la région de Beni depuis octobre 2014, la plupart pendant des raids nocturnes de groupes insurgés.

Milice islamiste accusée

Le gouvernement attribue ces attaques aux Forces démocratiques alliées, une milice islamiste ougandaise implantée dans le nord-est de la RDC depuis les années 1990.

Selon des observateurs, d'autres éléments seraient impliqués, notamment des soldats de l'armée congolaise.

Les violences interethniques dans l'est de la RDC ont déjà fait des dizaines de morts en 2016, aggravées par les mouvements de population et les opérations de l'armée congolaise contre la principale milice hutue de la région.

afp/jvia

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Violences aux rouages complexes

Plus de deux ans après les premiers massacres, le gouvernement congolais et les Casques bleus de la Mission de l'ONU au Congo, présents en nombre dans la région, ne réussissent pas à protéger la population locale et à identifier les auteurs de ces crimes, régulièrement présentés comme de "présumés ADF".

Plusieurs chercheurs ou militants associatifs locaux dépeignent eux une violence complexe dont seraient responsables, outre des rebelles ADF, des soldats de l'armée régulière et des combattants d'autres milices locales, sur fond de trafics mafieux, de différends ethniques et de conflits fonciers.

L'Est de la RDC, et particulièrement le Nord-Kivu, est déchiré depuis plus de vingt ans par des conflits armés.

Un pays sous tension politique

Les affrontements entre milices se sont cependant multipliés au cours de la semaine écoulée, faisant craindre une flambée de violence liée à la crise politique à Kinshasa, où le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila malgré l'expiration de son mandat est contesté par l'opposition. Cette crise pourrait créer un vide sécuritaire susceptible d'alimenter les conflits locaux.

Les négociations entre pouvoir et opposition pour un accord de sortie de crise sont actuellement au point mort.