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Heurts aux abords de la "jungle" de Calais à la veille de l'évacuation

Plusieurs dizaines de migrants ont jeté quelques pierres à des policiers dimanche aux abords de la "jungle" de Calais. L'une de ces grenades est tombée dans un conteneur à ordures, qui a pris feu.
Plusieurs dizaines de migrants ont jeté quelques pierres à des policiers dimanche aux abords de la "jungle" de Calais. L'une de ces grenades est tombée dans un conteneur à ordures, qui a pris feu.
Quelques heurts sporadiques ont opposé dimanche en début de soirée migrants et policiers aux abords de la "jungle" de Calais (nord de la France), à la veille du début de son démantèlement.

Les policiers ont lancé des grenades lacrymogènes près de la rocade portuaire et à l'intérieur du campement, où plusieurs dizaines de migrants leur faisaient face, leur jetant quelques pierres. L'une de ces grenades est tombée dans un conteneur à ordures, qui a pris feu. Ce type de heurts est régulier depuis des mois.

Heurts à proximité de la "jungle" de Calais
Heurts à proximité de la "jungle" de Calais / L'actu en vidéo / 34 sec. / le 23 octobre 2016

Si aucun départ n'est prévu avant lundi matin, des représentants des services de l'Etat ont arpenté le camp dimanche après-midi pour expliquer le déroulement de l'évacuation et justifier son bien-fondé. Entre 6000 et 8000 migrants vont être dispersés dans des centres d'accueil répartis sur tout le territoire français.

Evacuation expliquée

Sur des dépliants rédigés en plusieurs langues figurait un plan du site, précisant le lieu de départ des cars lundi. Les migrants se sont vus également remettre des bandes dessinées décrivant les centres mobilisés pour les accueillir.

"Des personnes restent à convaincre", admet le directeur général de l'Office français de l'immigration Didier Leschi. Plusieurs migrants ont déjà quitté le camp ces derniers jours pour ne pas s'éloigner de la région et préserver leurs chances de traverser la Manche, selon des bénévoles.

Le gouvernement espère vider la "jungle" en une semaine

Le gouvernement français, qui assure disposer de 7500 places d'hébergement, espère pouvoir vider la "jungle" en "une semaine". De lundi à mercredi, 145 autocars se relaieront pour transporter les migrants vers près de 300 centres d'accueil temporaires dans toute la France.

Reste à savoir comment ils seront reçus, alors que certaines villes ont protesté contre le plan de répartition du gouvernement tandis que des membres de l'opposition de droite évoquaient le spectre de la multiplication de "mini-Calais".

Dossier hautement sensible, le cas des quelque 1300 mineurs isolés recensés dans le camp est traité en collaboration étroite avec les autorités britanniques (voir encadré).

ats/ptur

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L'un des défis sera de maintenir la sécurité

Le démantèlement de la "jungle" est "une opération à risque qui peut dégénérer" notamment si des personnes ou des "militants" refusent de partir, a-t-on souligné au ministère de l'Intérieur français, qui s'inquiète notamment de la présence sur place de 150 à 200 membres du mouvement "No border", prônant l'abolition des frontières.

Quelque 1250 policiers et gendarmes ont été mobilisés, alors que des tensions ont déjà éclaté en fin de semaine, avec des jets de cocktail molotov sur les forces de l'ordre dans la nuit de mercredi à jeudi.

La Grande-Bretagne a accueilli près de 200 mineurs

La Grande-Bretagne a accueilli cette semaine près de 200 mineurs isolés en provenance de la "jungle" de Calais, a déclaré dimanche Pierre Henry, le directeur général de l'association France Terre d'Asile. Plus d'un quart a été accueilli au titre de la vulnérabilité.

Sur les 194 mineurs au total admis en Grande-Bretagne, "141 ont pu bénéficier de la réunification familiale", a-t-il précisé. Les 53 autres, "des jeunes filles exclusivement, ont été transférés, samedi, au titre de la vulnérabilité", a-t-il ajouté. Selon les médias britanniques, les jeunes filles en ayant bénéficié viennent en majorité d'Erythrée.