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La Suisse collaborera avec Pékin pour retrouver des criminels économiques

La Chine lance une enquête sur les Chinois qui fuient le pays avec leur fortune. [AP/Keystone - Xinhua, Zhang Xianju]
La Suisse collaborera avec Pékin pour retrouver des criminels économiques / Le Journal du matin / 1 min. / le 11 février 2016
La Chine a interpellé près de 900 personnes à l’étranger en 2015 en tentant de retrouver des criminels économiques ayant fui le pays. La Suisse a annoncé sa collaboration.

Cette opération, baptisée en Chine "chasse au renard", touche des fonctionnaires, des cadres du Parti communiste qui ont fui à l’étranger et qui sont devenus l’une des cible de la lutte anti-corruption menée par le président chinois Xi Jinping.

La Suisse a annoncé, lors de la récente visite de Didier Burkhalter à Pékin, qu’elle allait collaborer avec la Chine dans cette traque internationale. "Les médias chinois, les journaux ont rapporté que des capitaux, mais aussi des officiels corrompus ont probablement fui la Chine pour venir en Suisse pour placer leur argent dans les banques", rapporte Shen Wei, professeur de droit international à l’université de Shanghai. "Votre système bancaire et votre niveau de confidentialité a probablement encouragé des officiels corrompus à venir chez vous avec leur argent."

Entrée illégale d'agents chinois aux Etats-Unis

Cette "chasse au renard" est pourtant très controversée à l’étranger. Le New York Times, par exemple, a évoqué l’entrée illégale d’agents chinois aux États-Unis avec des visas de tourisme ou d’affaires. Ces agents usent de méthodes d’intimidation pour contraindre les fugitifs au rapatriement. La sécurité des personnes interpellées est également questionnée.

"Nous n’avons pas le même niveau de protection des Droits humains et c’est probablement l’un des soucis principaux des pays occidentaux. Mais l'autre problème qui se pose, c’est aussi comment se répartir cet argent de la corruption entre la Chine et les pays étrangers", relève Shen Wei.

Environ 130 milliards de francs

Selon le professeur, l’argent que Pékin tente de récupérer à l’étranger avoisinerait les 130 milliards de francs. Quant au sort réservé aux fuyards, il reste, pour l’heure, très opaque.

Raphaël Grand/lgr

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