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Christiane Taubira a démissionné après "un désaccord politique majeur"

La ministre de la Justice française Christiane Taubira vient de démissionner
La ministre de la Justice française Christiane Taubira vient de démissionner / 19h30 / 2 min. / le 27 janvier 2016
L'Elysée a annoncé mercredi que la ministre de la Justice française Christiane Taubira avait donné sa démission au président François Hollande pour cause de désaccord sur la déchéance de nationalité.

"Madame Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, a remis ce 27 janvier 2016, sa démission au Président de la République, qui l'a acceptée." C'est ce qu'annonce mercredi matin l'Elysée par voie de communiqué de presse.

En fonction depuis le 16 mai 2012, Christiane Taubira, 64 ans, était attaquée régulièrement par l'opposition qui réclamait sa démission, notamment depuis plusieurs réformes jugées laxistes par la droite.

Pour la remplacer, le président François Hollande a nommé le socialiste Jean-Jacques Urvoas (lire ci-dessous).

"Fidèle à moi-même"

François Hollande et Christiane Taubira, 63 ans, "ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s'ouvre à l'Assemblée nationale, aujourd'hui, en Commission des Lois", explique l'Elysée dans un communiqué.

Christiane Taubira a répété récemment son opposition au projet, porté par le chef de l'Etat, de déchéance de la nationalité des personnes condamnées pour des actes terroristes.

"Je choisis d'être fidèle à moi-même, à mes engagements, à mes combats, à mon rapport aux autres", a-t-elle aussi expliqué lors d'une déclaration à la presse avant la passation de pouvoirs.

agences/sbad

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Rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous

"Le président de la République a exprimé à Christiane Taubira, sa reconnaissance pour son action. Elle aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l'adoption du mariage pour tous", poursuit le communiqué de l'Elysée.

Le vice-président du Front national, Florian Philippot, s'est par contre réjoui de son départ. "C'est une très bonne nouvelle. C'était la pire ministre de la Justice que la Ve République ait jamais connue", a-t-il dit sur RTL.

Jean-Jacques Urvoas, l'homme de loi

L'arrivée de Jean-Jacques Urvoas au ministère de la Justice récompense le travail de l'ombre d'un homme de loi proche du Premier ministre Manuel Valls.

Ce Breton de 56 ans, député du Finistère depuis 2007, a longtemps été le monsieur sécurité du Parti socialiste avant d'être nommé président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale au début du quinquennat de François Hollande.

A ce titre, il a notamment préparé la loi qui a légalisé en 2015 les pratiques clandestines des services de renseignement pour lutter contre la menace terroriste en France.

Début janvier, les députés socialistes avaient chargé Jean-Jacques Urvoas de trouver un compromis destiné à satisfaire les députés socialistes sur l'extension de déchéance de nationalité pour les personnes responsables d'actes terroristes, un dossier qui a provoqué la démission de Christiane Taubira.