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Donald Trump se démarque par son vocabulaire d'enfant de 10 ans

Donald Trump, roi de la provocation antimusulmane. [Reuters - Jonathan Drake]
Donald Trump aurait le vocabulaire d'un enfant de 10 ans. - [Reuters - Jonathan Drake]
Donald Trump, candidat haut en couleurs caracolant en tête de la course à l'investiture républicaine, se démarque par son vocabulaire particulièrement pauvre, qu'un enfant de 10 ans comprendrait, selon une étude.

Si l'on applique le test Flesch-Kincaid (voir encadré) aux discours d'introduction et de conclusion tenus par les neuf candidats lors du débat républicain qui s'est déroulé mardi soir à Las Vegas, il en ressort que c'est Donald Trump qui a le langage le plus pauvre.

Le magnat de l'immobilier a tenu un discours que des enfants de 9-10 ans auraient pu comprendre, selon ce test.

En 1 minute 30 de discours d'introduction et de conclusion, le moment où les candidats doivent résumer le plus efficacement possible leur message, il n'a utilisé que 7% de mots de plus de trois syllabes, deux fois moins que ses concurrents.

Les gentils contre les méchants

Le milliardaire a pour habitude d'user et d'abuser de mots courts et simples, comme "good", "bad" et "great" ("bons", "méchants", et "génial" en français), pour étayer ses arguments lors de ses discours.

Il a à l'inverse qualifié pendant la soirée le président syrien Bachar al-Assad de "mec méchant, très méchant" ("bad guy, very bad guy" en version originale).

Donald Trump a eu recours à la même rhétorique simpliste pour aborder pendant le débat le sujet de l'utilisation d'internet par l'organisation État islamique (EI): "Nous devrions pouvoir pénétrer dans internet, et trouver exactement où est l'EI, et tout ce qu'il y a sur l'EI. Et on peut le faire, si on utilise nos bonnes personnes".

Donald Trump a conclu son intervention à Las Vegas en promettant: "Si je suis élu président, nous allons nous remettre à gagner. Nous allons beaucoup gagner. Et nous allons avoir un pays génial, vraiment génial, encore plus génial qu'auparavant".

afp/mac

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Une méthode évaluant la complexité d'un texte

La méthode du linguiste Rudolf Flesch et du scientifique J. Peter Kincaid a été développée pour la marine de guerre américaine. Elle permet de déterminer la complexité d'un texte écrit en anglais, en fonction de la longueur de ses phrases et du nombre de syllabes dans les mots utilisés.

La part de mots de plus de trois syllabes dans les discours des autres candidats était de 14% en moyenne, le double de Donald Trump (l'anglais est une langue où les mots sont plus courts que le français).

Ted Cruz, le sénateur du Texas qui occupe la deuxième place derrière Trump dans les intentions de vote, a pour sa part utilisé 24% de mots "complexes", alors que Jeb Bush, l'ancien gouverneur de Floride, en a utilisé 15%.

Un discours qui rassure son public

"Donald Trump tente de rassurer son auditoire, en touchant nos instincts politiques primaires. Il répète des mots simples", explique Peter Lawler, professeur de sciences politiques à l'université Berry College, et auteur d'un livre sur la rhétorique politique américaine.

"Une certaine frange d'Américains associent la simplicité à l'honnêteté. Ils ne croient plus aux discours trop élaborés, ils les jugent trompeurs", ajoute Matthew Baum, professeur de communication à l'école d'administration Harvard Kennedy School.

Les électeurs républicains étaient 38% à soutenir Trump dans un sondage Washington Post/ABC publié mardi, et 41% selon l'institut de l'Université Monmouth.