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Jusqu'à 32 ans de prison pour un "like" de lèse-majesté en Thaïlande

Le centre d'opération de cyber sécurité (CSOC) scanne des milliers de pages en Thaïlande. [Kerek Wongsa]
Le centre d'opération de cyber sécurité (CSOC) scanne des milliers de pages en Thaïlande. - [Kerek Wongsa]
Un Thaïlandais de 27 ans a été arrêté pour avoir partagé une infographie sur la corruption de la junte au pouvoir et "liké" sur Facebook une image jugée offensante pour le roi de Thaïlande.

"Le 2 décembre, il a cliqué 'like' sous un photo du roi le montrant sous un jour négatif et il l'a partagée avec 608 amis", a annoncé jeudi le colonel Burin Thongprapai, représentant de la junte, pour justifier la mise en examen de l'internaute.

Un sympathisant de l'opposition, selon la junte

L'homme, un ouvrier de l'industrie automobile a été arrêté près de Bangkok et risque jusqu'à 32 ans de prison pour avoir notamment partagé une infographie expliquant les ramifications d'une affaire de corruption qui embarrasse la junte (voir encadré).

Selon la junte, l'internaute interpellé mardi est un sympathisant du mouvement d'opposition des Chemises rouges, favorable au Premier ministre renversé Thaksin Shinawatra.

afp/mac

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Une affaire de corruption dénoncée

L'affaire qui aura valu une arrestation à l'internaute concerne le projet pharaonique du parc Rajabhakti, dédié à la dernière dynastie des rois de Thaïlande, dans lequel des hauts responsables militaires sont accusés de corruption.

L'opposition, qui fait profil bas depuis le coup d'Etat de mai 2014, a tenté de s'emparer de l'affaire pour monter au créneau contre la junte. Mais toutes les tentatives de manifester dans ce parc proche de Bangkok ont été empêchées, que ce soient des responsables des Chemises rouges ou des étudiants.

Les procès pour lèse-majesté se multiplient

Dans un contexte de grande inquiétude autour de la succession du roi, âgé de 88 ans et hospitalisé depuis des mois, la loi de lèse-majesté est utilisée à tout-va par les militaires.

Une enquête pour diffamation vient même d'être lancée contre l'ambassadeur des Etats-Unis, pour avoir osé s'inquiéter, dans des termes pourtant très mesurés, des procès pour lèse-majesté.