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Moscou accuse Erdogan de liens avec l'EI, une "calomnie" pour Ankara

Avion russe abattu: Vladimir Poutine riposte de manière spectaculaire
Vladimir Poutine accuse le président turc Erdogan de "complicité" avec l'EI / 19h30 / 2 min. / le 2 décembre 2015
La Russie a accusé mercredi Recep Tayyip Erdogan de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre le groupe Etat islamique en Syrie. Le président turc a rétorqué en mettant en garde Moscou contre les "calomnies".

La Russie est passée mercredi aux attaques personnelles dans la crise qui l'oppose à la Turquie, en accusant directement le président Recep Tayyip Erdogan et sa famille de profiter de la contrebande de pétrole à laquelle se livre l'organisation État islamique (EI) en Syrie.

Ces nouvelles accusations interviennent plus d'une semaine après la destruction par l'aviation turque d'un bombardier russe près de la frontière syrienne, un acte qui a provoqué une crise aiguë dans les relations entre les deux pays.

"Cynisme sans limite" du gouvernement turc

"Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l'Irak, s'avère être la Turquie", a accusé mercredi devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov.

"La classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal", a poursuivi le vice-ministre, ajoutant que "le cynisme du gouvernement turc est sans limite".

Menaces de représailles turques

Recep Tayyip Erdogan n'a pas tardé à réagir, menaçant Moscou de mesures de représailles s'il continuait à "propager des calomnies". Il a répété qu'il démissionnerait immédiatement si les accusations russes étaient prouvées.

Vladimir Poutine avait déjà accusé Ankara lundi de "protéger" les combattants de l'EI et de couvrir ce trafic qui représente l'une des principales sources de financement du groupe djihadiste.

>> Lire : Vladimir Poutine accuse la Turquie de protéger le trafic de pétrole de l'EI

afp/ptur

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Rencontre prévue entre les chefs de la diplomatie des deux pays

La guerre des mots avait semblé se calmer mercredi lorsque le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a annoncé une rencontre avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, premier entretien entre hauts responsables des deux pays depuis le début de la crise.

"Nous n'allons pas nous dérober et nous écouterons ce que Mevlüt Cavusoglu a à dire. Peut être qu'il y aura quelque chose de nouveau qui n'a pas déjà été dit publiquement", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Nicosie.

Cette rencontre devrait se tenir en marge du conseil des ministres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui se déroule à Belgrade le 3 et 4 décembre.

Obsèques en Russie du pilote tué par la chasse turque

Le pilote du bombardier Sukhoï-24 russe abattu par la chasse turque le 24 novembre à la frontière syrienne a été enterré avec les honneurs militaires mercredi à Lipetsk, à 450 kilomètres au sud de Moscou.

Sous la neige, le cercueil de l'officier aviateur, recouvert du drapeau national, a été porté par ses camarades jusqu'à la tombe creusée dans le cimetière de Lipetsk.

Le pilote, qui a été fait "héros de la Fédération de Russie", avait réussi à s'éjecter de son appareil en flammes, tout comme son officier observateur, mais il a été tué par les tirs des rebelles au sol, ont déclaré des responsables du ministère de la Défense russe.