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Alexis Tsipras a signé un accord auquel "il ne croit pas"

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras s'est expliqué à la télévision publique greque ERT. [Prime minister office/Andrea Bonetti]
Alexis Tsipras s'est adressé à son peuple avant une journée cruciale mercredi / Le Journal du matin / 1 min. / le 15 juillet 2015
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a reconnu mardi soir qu'il a signé l'accord avec les créanciers pour un 3e plan d'aide financière pour éviter le désastre au pays sans y croire vraiment.

"J'assume mes responsabilités pour toute erreur que j'ai pu commettre, j'assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays", a affirmé Alexis Tsipras lors d'une interview accordée à la télévision publique grecque, à la veille du vote au Parlement sur l'accord.

>> Relire le suivi en direct de la journée de lundi :

Le Premier ministre a souligné que la Grèce n'avait pas d'autre choix que de mener les réformes prévues pour écarter définitivement le spectre d'un "Grexit".

Virulent envers les créanciers

Alexis Tsipras s'est montré particulièrement virulent envers les créanciers, dont il a déploré le "ton vindicatif" après le référendum. Il a estimé que leur intransigeance avait "envoyé comme message qu'il est inutile d'organiser des élections dans les pays sous assistance financière".

Mais il a exclu la convocation d'élections anticipées et a expliqué vouloir "essayer d'appliquer son programme politique" jusqu'au terme de son mandat, dans quatre ans, alors qu'il doit faire face à une hostilité de certains membres de son parti.

La zone euro doit "aller plus loin" pour alléger la dette

La Vouli, le Parlement monocaméral, doit se prononcer d'ici mercredi soir sur une série de réformes (notamment une hausse de la TVA et une réforme des retraites), en vue de l'octroi d'un troisième plan d'aide financière.

La zone euro doit aller "beaucoup plus loin" que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d'en effacer une partie, estime le Fonds monétaire international dans un rapport publié mardi.

La Grèce pourrait par ailleurs avoir besoin de "davantage de financement exceptionnel" provenant des Etats européens et dépassant la fourchette de 82 à 86 milliards d'euros prévue dans l'accord conclu entre Athènes et la zone euro lundi, indique ce document remis samedi aux dirigeants européens.

afp/kg/jvia

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Les banques pourraient rester fermées encore un mois

Alexis Tsipras a laissé entendre dans son interview à la télévision publique grecque que les banques du pays, fermées depuis le 29 juin, pourraient le rester encore au moins un mois.

"L'ouverture des banques dépend de l'approbation de l'accord, qui aura lieu dans un mois", a-t-il constaté, arguant que "quand il y a un choc, il y a toujours la possibilité que les épargnants aillent retirer tout leur argent".

Il a cependant espéré que "la Banque centrale européenne s'oriente vers la hausse de l'ELA (l'aide d'urgence qu'elle dispense aux banques grecques), donc il y aura la possibilité de retirer plus", a-t-il estimé, alors que les retraits quotidiens sont limités à 60 euros actuellement aux distributeurs.