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Les analyses de cheveux du FBI utilisées en justice n'étaient pas fiables

Avant l'an 2000, des analyses visuelles et comparatives de cheveux ont conduit à plusieurs condamnations aux Etats-Unis. Le FBI admet aujourd'hui que ses experts ont exagéré leur portée. [POOL/Reed SAXON]
Avant l'an 2000, des analyses visuelles et comparatives de cheveux ont conduit à plusieurs condamnations aux Etats-Unis. Le FBI admet aujourd'hui que ses experts ont exagéré leur portée. - [POOL/Reed SAXON]
Les experts du FBI ont surestimé des identifications de cheveux comme valeur de preuve dans des procès pour crimes graves, révèle le Washington Post dimanche. Des condamnations injustifiées en résulteraient.

Le ministère de la Justice américain et le FBI ont officiellement reconnu que la majorité de leurs experts médico-légaux ont présenté des rapports déficients lors d'analyses de cheveux pendant plus de 20 ans, révèle une longue enquête du Washington Post dimanche.

Selon le quotidien américain, 26 des 28 examinateurs ont fait pencher leurs conclusions en faveur du procureur dans 95% des 268 procès examinés jusqu'ici avant l'an 2000. Les échantillons ont été jugés "peu fiables" pour établir la culpabilité de crimes graves, tels que le viol ou le meurtre.

32 condamnés à mort

Parmi ces cas, 32 accusés ont été condamnés à mort et 14 d'entre eux ont déjà été exécutés.

Mais le FBI se défend, assurant que d'autres éléments de preuve ont été apportés à la culpabilité de ces accusés. Celui-ci réexamine néanmoins actuellement 2500 cas problématiques.

Les autorités du Texas, de New York et de Caroline du Nord réexaminent également leur propre cas impliquant des analyses de cheveux.

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Enquête interne dès 2012

Dans un communiqué, le FBI et ministère de la Justice se sont engagés à consacrer de nouvelles ressources pour faire toute la lumière sur ces cas.

"Nous nous engageons également à ce que les accusés concernés soient informés des erreurs du passé et que justice soit faite dans tous les cas".

Les autorités avaient lancé une enquête interne en 2012 déjà, après que le Washington Post avait rapporté des cas de condamnations injustifiées pour des crimes graves à la suite d'analyses scientifiques erronées depuis les années 1970.

Certains condamnés ont déjà pu faire appel de leur verdict et ont été disculpés.

Pas de signature unique des cheveux

L'enquête a confirmé que les experts du FBI ont quasi systématiquement témoigné en défaveur des accusés, appuyant leurs arguments sur des statistiques incomplètes ou trompeuses tirées de leur étude de cas, affirme encore le Washington Post.

Selon le journal, la recherche a aujourd'hui démontré que les cheveux de différentes personnes peuvent avoir le même aspect. Alors que l'on croyait encore récemment qu'observés au microscope, ils révélaient une "signature" unique.

Depuis l'an 2000, outre la comparaison visuelle, les laboratoires utilisent systématiquement des tests ADN plus précis pour comparer des cheveux.