"Ils sont arrivés sans préavis", a raconté à l'AFP Angeles Gracia Gonzalez, 41 ans, qui vivait dans la maison divisée en trois logements avec ses deux enfants de dix et 22 ans, ses parents, âgés de 79 et 80 ans, sa soeur et ses deux enfants.
Selon la mairie, citée par le quotidien conservateur ABC de samedi, la justice avait ordonné cette démolition dans un arrêt datant du 18 février. Angeles Gracia affirme, elle, n'avoir rien reçu.
Plan prévu
La mairie a également précisé au quotidien que la démolition s'inscrivait dans un vaste plan d'urbanisme ayant impliqué le relogement de 15 autres familles et destiné à la création d'équipements, d'espaces verts, de voies de circulation et de terrains à usage résidentiel.
La petite maison de la rue Ofelia Nieto, dans le quartier populaire de Tetuan, était devenue un symbole pour le mouvement des Indignés, né le 15 mai 2011 sur la place de la Puerta del Sol pour dénoncer l'austérité mais aussi la spéculation bancaire et immobilière.
afp/br
Démolition surprise
En 2013, des personnes de tous les quartiers de Madrid, dirigée par la maire Ana Botella (droite), s'étaient organisées pour bloquer l'expulsion de la famille Gracia et la démolition de sa maison dont elle était la légitime propriétaire.
Des centaines de sympathisants s'étaient notamment mobilisés pendant une quinzaine de jours en août 2014, dormant sur place à tour de rôle et manifestant aux abords de la bâtisse.
Au petit matin vendredi, près d'un an et demi plus tard, le bulldozer jaune est finalement arrivé sans que personne ne s'y attende.
Les meubles ont été laissés dans la rue. Vers midi, la moitié de la maison était déjà détruite, selon Angeles Gracia, qui vivait là depuis sa naissance.