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Tout en clamant la fin de la troïka, Alexis Tsipras se dit prêt à coopérer

Alexis Tsipras: "Le peuple grec a écrit l'histoire"
Alexis Tsipras: "Le peuple grec a écrit l'histoire" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 26 janvier 2015
Le parti de gauche radicale Syriza a été plébiscité dimanche lors des législatives grecques, sans atteindre toutefois la majorité absolue. Son chef Alexis Tsipras s'est dit prêt "à coopérer".

Syriza, le parti de gauche radicale anti-austérité, a remporté une large victoire aux élections législatives grecques dimanche. Après décompte d'environ 99,8% des suffrages, Syriza obtient 36,3% des voix, battant les conservateurs du Premier ministre Antonis Samaras (27,81%).

La gauche radicale totalise 149 sièges sur 300 au Parlement, et n'obtient ainsi pas la majorité absolue, fixée à 151 élus. Le parti a ainsi décidé de former un gouvernement de coalition avec "Les Grecs indépendants" (ANEL, 13 sièges).

Le nouveau parti pro-européen de centre-gauche "To Potami" (6,05%, 17 sièges) et les communistes du KKE (5,47%, 15 sièges) pourraient se joindre à la coalition.

Syriza espère former un gouvernement lundi déjà. Agé de 40 ans, Alexis Tsipras deviendra le plus jeune Premier ministre grec depuis 150 ans.

Explosion de joie

La joie des partisans de Syriza. [key - AP Photo/Lefteris Pitarakis]

C'est "un message qui n'affecte pas seulement les Grecs, mais qui résonne dans toute l'Europe", a réagi dimanche soir le porte-parole de Syriza, en parlant de victoire historique, tandis qu'au QG de campagne, des centaines de personnes, venues de toute l'Europe, agitaient des drapeaux.

Sur le marché des changes, l'euro a atteint un nouveau plus bas lundi matin, tandis que la Bourse d'Athènes chutait de 5,5%.

Chute du Pasok

Le parti d'inspiration néonazie Aube dorée a atteint la troisième place, avec 6,28% des suffrages et 17 sièges (un de moins qu'en 2012).

Quant aux socialistes du Pasok, pilier de la vie politique grecque durant quarante ans, ils resteraient à la Vouli, mais, avec 4,68% des voix, n'obtiendraient que 13 sièges (33 en 2012).

Le taux de participation s'établit à près de 64%, selon des chiffres diffusés lundi matin par le ministère de l'Intérieur.

agences/bri

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Antonis Samaras admet sa défaite

Le Premier ministre sortant Antonis Samaras a reconnu sa défaite.

"Je rends un pays, qui est en train de sortir de la crise, qui est membre de l'Union européenne et de la zone euro et j'espère que le prochain gouvernement va maintenir ces acquis", a-t-il souligné.

Alexis Tsipras souffle le chaud et le froid

Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, a déclaré dimanche que "le peuple grec a écrit l'Histoire". "C'est un signe important pour l'Europe qui change", a-t-il ajouté devant des milliers de personnes rassemblées sur l'esplanade de l'Université d'Athènes.

"Le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka", cette structure de supervision de l'économie grecque conduite par l'UE, la BCE et le FMI et qui s'est engagée depuis 2010 à lui prêter quelque 240 milliards d'euros en échange d'une austérité drastique.

Mais quelques minutes plus tard, il a annoncé que le nouveau gouvernement "serait prêt à coopérer et à négocier pour la première fois avec ses partenaires une solution juste, viable et qui bénéficie à tous".

"Espoir" cité ailleurs en Europe

Le succès de Syriza devrait donner un grand espoir aux autres formations de gauche radicale en Europe.

"Les Grecs vont avoir un véritable président grec et non plus un délégué d'Angela Merkel (la chancelière allemande), qui pensera d'abord aux intérêts de son pays et à ceux de son peuple", a déclaré Pablo Iglesias, le dirigeant de Podemos en Espagne.

En France, le leader du parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a évoqué "une lame de fond", "une page nouvelle pour l'Europe". A l'opposé de l'échiquier politique, la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen, s'est réjouie de "l'ouverture du procès de l'euro-austérité".

En Suisse, dans une lettre ouverte, La Gauche a félicité Syriza pour son succès.