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Les Etats-Unis prêts à accueillir le président cubain Raul Castro

Le président américain Obama et son homologue cubain Raul Castro avaient eu un bref échange remarqué lors des funérailles de Nelson Mandela il y a un an. [Reuters - Kai Pfaffenbach]
Barack Obama ou l'audace retrouvée après son "annus horribilis" / Forum / 2 min. / le 19 décembre 2014
Alors que la communauté internationale s'incline devant une "décision historique", les Etats-Unis ont détaillé jeudi l'agenda du rapprochement avec Cuba malgré les réticences du Congrès américain.

Les Etats-Unis ont affirmé jeudi être prêts à accueillir le président cubain Raul Castro. La veille, Barack Obama avait évoqué son possible voyage dans l'île communiste pour consacrer le rapprochement historique entre les deux pays.

La volonté de normaliser leurs relations diplomatiques sera suivie dès janvier de premiers entretiens officiels. Cette amorce de réconciliation va buter sur un Congrès américain globalement hostile à la levée de l'embargo économique que Washington impose depuis 1962 à La Havane (lire ci-contre et voir la vidéo ci-dessous). Les deux présidents ont reconnu que cette épineuse question n'était pas réglée.

Les sénateurs américains restent sceptiques:

Les sénateurs américains doutent de l'accord passé avec Cuba
Les sénateurs américains doutent de l'accord passé avec Cuba / L'actu en vidéo / 42 sec. / le 19 décembre 2014

Petits assouplissements et discussions en vue

Mais les premières mesures de rapprochement ne nécessitent pas pour l'instant l'aval du Congrès: petits assouplissements économiques et discussions en vue du rétablissement des relations diplomatiques rompues en 1961, notamment avec l'ouverture d'ambassades remplaçant les actuelles sections d'intérêts.

La secrétaire d'Etat adjointe pour l'Amérique latine Roberta Jacobson a précisé que de premiers entretiens officiels entre les deux gouvernements se tiendraient en janvier à Cuba. Les deux pays profiteront de leurs négociations régulières et programmées de longue date sur les flux migratoires. Mme Jacobson conduira la délégation américaine.

agences/jgal

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Les réticences du Congrès américain

Barack Obama a réclamé un débat avec le Congrès sur la levée du "plus vieil embargo du monde", une mesure punitive "inscrite dans la loi" américaine. Alors que les républicains contrôleront dès janvier les deux chambres, le sénateur de Floride Marco Rubio a déjà prévenu: "Ce Congrès ne va pas lever l'embargo".

L'ambitieux élu d'origine cubaine a fustigé "la légitimité diplomatique et les dollars américains accordés au régime castriste par l'annonce du président Obama".

Même son du côté démocrate, le représentant Eliot Engel a prévenu que "le Congrès devait voir davantage d'ouverture politique à Cuba avant de lever l'embargo".

Le monde entier salue "la fin de la Guerre froide"

Jeudi, la communauté internationale continuait de s'incliner devant une "décision historique", un "geste courageux", voire la "fin de la Guerre froide".

La Chine, rivale des Etats-Unis, a "salué la normalisation" des relations entre Washington et un des derniers régimes communistes, appelant les Américains à lever "le plus tôt possible" l'embargo. L'Union européenne, qui cherche à renouer avec Cuba depuis 2003, y a vu un "tournant historique".

Les pays latino-américains, réunis en sommet régional en Argentine, se sont félicités du "début de la fin de la Guerre froide sur le continent américain".

Même un des contempteurs les plus acerbes des Etats-Unis, le président vénézuélien Nicolas Maduro, a salué une "rectification historique", un "geste courageux d'Obama et nécessaire pour l'Histoire", en même temps qu'une "victoire de la morale (...) et de Fidel" Castro.