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Trois morts et quatre blessés suite à la prise d'otages de Sydney

Prise d'otages à Sydney: la police a finalement donné l'assaut après 16 heures de négociation
Prise d'otages à Sydney: la police a finalement donné l'assaut après 16 heures de négociation / 19h30 / 2 min. / le 15 décembre 2014
Après 17 heures de suspense, la prise d'otages du café Lindt de Sydney s'est achevée lundi par un assaut de la police. Trois personnes ont été tuées, dont le preneur d'otages, a indiqué la police.

La prise d'otages au café Lindt de Sydney s'est achevée lundi vers 16h30 (2h30 en Australie), après près de 17 heures de suspense. La police australienne a lancé un assaut contre le forcené qui retenait 17 personnes à l'intérieur de l'établissement.

Trois personnes sont mortes dans l'assaut, dont le preneur d'otages, ainsi qu'un homme de 34 ans et une femme de 38 ans, selon la police. Celle-ci a précisé que quatre autres personnes avaient été blessées.

La police annonce la fin de la prise d'otages à Sydney, suivi en direct

Un forcené instable mentalement

Le preneur d'otages, un réfugié iranien de 49 ans arrivé en Australie en 1986, a agi seul a indiqué la police.

De son côté, le Premier ministre australien Tony Abott a indiqué que l'homme "avait un lourd passé de violences" et qu'il "était imprégné d'extrémisme (religieux, ndlr) et souffrait d'instabilité mentale".

Connu de la police

L'homme était connu par les forces de l'ordre: il avait déjà été condamné pour abus sexuels et avait adressé des lettres de menaces aux familles des soldats tués lors d'opérations en Afghanistan. La police n'a pas infirmé ces informations, indiquant seulement connaître son identité.

Durant la journée, des images ont montré des otages contre une fenêtre du bâtiment tenant un drapeau avec l'inscription de la shahada, ou profession de foi musulmane: "Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mahomet est son prophète".

Plusieurs otages ont également été filmés dans la journée, lisant les revendications du forcené. Les vidéos ont rapidement été retirées des réseaux sociaux. Le forcené souhaitait notamment avoir une conversation téléphonique avec le Premier ministre australien Tony Abbott.

Quartier bouclé

Six personnes avaient réussi à s'échapper dans la matinée mais une vingtaine d'autres sont restées prisonnières de l'établissement du chocolatier zurichois durant de longues heures.

Tout le quartier d'affaires a été bouclé et plusieurs rues sont évacuées. Des centaines, voire des milliers de personnes ont dû quitter leurs places de travail dans les édifices situés autour de la Martin Place.

Selon les messages diffusés par l'intermédiaire des otages, l'homme a affirmé avoir placé deux bombes dans le café et deux autres dans le quartier. Après l'assaut, des robots de déminage ont été envoyés dans l'établissement pour détecter la présence d'éventuels engins explosifs.

"Ne pas céder à la peur"

Le Premier ministre Tony Abott a quant à lui exhorté les Australiens à "ne pas céder à la peur" et à "vaquer à leurs occupations habituelles".

jgal avec agences

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Le témoignage d'un Neuchâtelois sur place

Contacté par RTSinfo, Pierre Bergamin, un Neuchâtelois de 28 ans qui travaille dans le quartier de la prise d'otages, témoigne.

"J'ai pris un café à deux pas de là quand ça s'est passé et c'est seulement quand je suis arrivé au bureau que j'ai entendu ce qu'il se passait. On est resté enfermé au bureau toute la journée et je n'ai pu rentrer chez moi qu'en début de soirée. La ville est quasiment déserte et tout le monde est silencieux, un peu sous le choc. De nombreuses personnes hésitent à aller travailler demain car on ne sait pas ce qu'il en est concernant ces deux prétendues bombes placées dans le quartier."

Polémique autour d'Uber

La société de voiturage Uber a dû faire marche arrière lundi après avoir quasiment quadruplé le tarif facturé aux passagers fuyant le centre-ville de Sydney, en état de siège. Les réactions de colère et d'indignation sur Twitter ont été immédiates.

Un trajet de Martin Place à l'aéroport était facturé 185 dollars soit plus de trois fois le prix habituel, ont indiqué des usagers au site d'information Mashable.

Uber s'est d'abord défendue en affirmant sur Twitter qu'il s'agissait "d'inciter des conducteurs à s'inscrire en ligne et à aller chercher des passagers dans le quartier", avant d'annoncer qu'elle rembourserait les clients lésés et offrirait des voyages aux usagers souhaitant quitter la zone.

L'Australie, membre de la coalition

L'Australie, engagée aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre l'organisation Etat islamique, a relevé en septembre son niveau d'alerte face à la menace terroriste représentée notamment par les combattants djihadistes australiens de retour d'Irak et de Syrie.

D'après des estimations, plus de 70 Australiens combattent actuellement dans les rangs djihadistes en Irak et en Syrie.

Le directeur de Lindt & Sprüngli "attristé"

Suite à la prise d'otages qui s'est déroulée lundi au Lindt Chocolat Café de Sydney, le directeur de Lindt & Sprüngli, Ernst Tanner s'est dit "choqué et profondément attristé par le terrible incident qui a touché Sydney". Et de poursuivre: "J'ai de la peine à réaliser qu'un tel acte de violence se soit produit. Je tiens à exprimer toute ma sympathie aux victimes et à leurs familles".