Menottes pour chevilles, matraques à pointes et à impulsion électrique ou chaises d'immobilisation, 130 entreprises chinoises participent aujourd'hui à la production et au commerce d’équipements de torture contre 28 il y a dix ans, dévoile un rapport d'Amnesty International publié mardi.
Patrick Wilcken, chargé de recherche à AI, juge que "ce commerce est en plein essor car les autorités chinoises ne font rien pour empêcher les sociétés fournissant ces dispositifs révoltants d'exporter, ni pour éviter que du matériel destiné au maintien de l'ordre ne tombe entre les mains de destinataires connus pour bafouer les droits humain".
Clients africains
Selon ce rapport intitulé "Le commerce chinois de la torture exposé au grand jour", les pays africains sont les premiers clients de ce type d'instruments. Pékin les leur fournit en échange d'accès aux ressources naturelles, aux minerais, au pétrole.
Et la Chine a pour eux l'avantage de pratiquer des contrôles à l'exportation loin des standards occidentaux.
TV5Monde/L.Mousset/boi
Les chiffres
130 entreprises sont actives dans le secteur aujourd'hui.
29 d'entre elles font de la publicité pour des matraques incapacitantes à impulsions électriques.
7 font de la publicité pour exporter des matraques à pointes, qui ne peuvent se prêter qu'à une utilisation cruelle.
28 exportent des équipements à usage répressif dont l’utilisation est intrinsèquement abusive tels que des menottes pour chevilles à chaîne lestée et des chaises d’immobilisation rigides.
Un exemple concret
Amnesty cite également le cas de la société China Xinxing Import/Export Corporation qui vend des matraques à pointes et des pistolets incapacitants à impulsions électriques.
Cette firme a indiqué en 2012 qu’elle avait des relations avec plus de 40 pays africains et que ces échanges avec l’Afrique représentaient plus de 100 millions de dollars.