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Au Venezuela, il faudra laisser ses empreintes pour faire ses courses

Le président vénézuélien Nicolas Maduro est l'héritier politique du leader socialiste Hugo Chavez, décédé en mars 2013.
La mesure a été prise par le président Nicolas Maduro, héritier du leader socialiste Hugo Chavez décédé en mars 2013.
Des lecteurs d'empreintes digitales pour contrôler les achats de chacun: telle est la mesure choc que veut implanter le Venezuela d'ici fin 2014 pour lutter contre la contrebande et la pénurie.

"L'ordre a été donné pour la mise en place d'un système biométrique dans tous les établissements et réseaux de chaînes de distribution et commerciales du pays", a déclaré le président Nicolas Maduro.

Le mécanisme annoncé cette semaine, et qui devrait être implanté d'ici fin décembre, utilisera des lecteurs optiques d'empreintes digitales - un système déjà éprouvé lors des élections - pour identifier chaque acheteur.

Eviter la contrebande

L'idée est d'empêcher qu'une personne n'achète le même produit dans des quantités ou à une fréquence dépassant son simple usage personnel, ce qui serait un indice de trafic.

Selon le gouvernement socialiste, la contrebande fait s'échapper du pays 40% des produits de première nécessité et l'équivalent de 100'000 barils de pétrole par jour, occasionnant des pertes annuelles de 3,65 milliards de dollars.

Cette annonce s'ajoute à celle, en début de mois, d'une fermeture la nuit de la frontière avec la Colombie, destinataire d'une grande partie de cette contrebande. (voir ci-contre)

afp/dk

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Un trafic dopé par les différences de prix

Les énormes différences de prix entre Colombie et Venezuela, où les généreuses subventions et le contrôle des prix aboutissent à des tarifs défiant toute concurrence, expliquent le trafic transfrontalier.

Fort de ses prodigieuses réserves pétrolières, le Venezuela offre l'essence la moins chère au monde : le plein d'une voiture coûte moins cher qu'une bouteille d'eau. Difficile de résister depuis la Colombie, où le litre d'essence coûte 1,18 dollar.

Quant aux produits basiques comme le lait, le sucre ou le papier toilette, ils peuvent être jusqu'à cinquante fois moins chers qu'en Colombie.

Au quotidien, cela se traduit par une terrible pénurie pour les Vénézuéliens : du déodorant aux cercueils en passant par les bouchons de bouteille en plastique, la farine ou les médicaments, un produit de première nécessité sur quatre est introuvable.