Les Etats-Unis ont officiellement gelé mercredi une partie de leur aide militaire à l'Egypte en représailles à la répression visant les partisans du président déchu Mohamed Morsi.
Le "recalibrage" de l'aide américaine passe par l'arrêt de la fourniture d'équipements lourds et de son assistance financière "en attendant des progrès crédibles vers un gouvernement civil démocratiquement élu", a indiqué la porte-parole du département d'Etat américain.
Du matériel lourd
Parmi le matériel qui ne sera plus livré au Caire figurent des hélicoptères Apache, des chasseurs F-16, des missiles ou encore des pièces de chars d'assaut.
Les Etats-Unis continueront cependant à aider "à sécuriser les frontières de l'Egypte", à lutter contre le terrorisme et à assurer la sécurité sur le Sinaï, a ajouté la porte-parole. Washington poursuivra aussi ses livraisons de pièces pour des équipements d'origine américaine.
Ce gel n'a toutefois pas vocation à être permanent, a-t-elle ajouté, précisant que les Etats-Unis allaient poursuivre leurs relations avec le gouvernement égyptien.
afp/boi
Une aide substantielle
Les Etats-Unis ont fourni des milliards de dollars d'aide à l'Egypte depuis que le pays a signé en 1979 l'accord de paix avec Israël, un moyen de s'assurer pour Washington un accès prioritaire au canal de Suez et la coopération égyptienne à la lutte contre le terrorisme.
L'aide américaine au Caire s'élève chaque année à 1,4 milliard de francs, dont 1,17 milliard est consacré directement à l'armée égyptienne.
Obama sous pression
Depuis le 3 juillet et la destitution du président Mohamed Morsi, et la répression qui a suivi, l'administration Obama était sous pression pour réduire l'aide versée au Caire.
A la mi-août, Washington avait déjà annulé des exercices militaires conjoints avec l'Egypte et reporté la livraison de quatre avions de combat F-16 à l'armée égyptienne.
Les Etats-Unis n'ont jamais qualifié le renversement de Morsi de "coup d'Etat", mais ils ont condamné une répression "lamentable", réclamé la levée de l'état d'urgence et des élections démocratiques en 2014.