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Le Kosovo célèbre les cinq ans de son indépendance de la Serbie

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Les troupes de la Force de sécurité du Kosovo ont défilé dans le centre de Pristina. - [ARMEND NIMANI]
Le Kosovo a célébré dimanche les cinq ans de son indépendance "irréversible" de la Serbie, un anniversaire marqué par un dégel dans les relations avec son ancien ennemi grâce à une médiation de l'Union européenne.

"La république du Kosovo est une réalité irréfutable et irréversible", a déclaré dimanche la présidente kosovare Atifete Jahjaga, dans une allocution télévisée à l'occasion des cinq ans de l'indépendance du pays.

Des troupes de la Force de sécurité du Kosovo ont défilé sous les applaudissements de milliers de personnes, moment fort des cérémonies organisées dans le centre-ville de la capitale Pristina, pavoisée de drapeaux du Kosovo et des Etats-Unis, son principal allié.

02 17 kosovo 1 key [KEYSTONE - EPA/VALDRIN XHEMAJ]
02 17 kosovo 1 key [KEYSTONE - EPA/VALDRIN XHEMAJ]

Messages de réconciliation

Au cours d'une séance solennelle au Parlement, Atifete Jahjaga a adressé un message de réconciliation aux Serbes du Kosovo. "Le Kosovo est aussi votre patrie (...) tendons-nous la main de la coopération, normalisons le présent pour aller vers un avenir pacifique", a-t-elle dit dans une des rares déclarations de responsables politiques kosovars destinées à la minorité serbe, qui plus est dans la langue maternelle de cette dernière.

De Belgrade, le Premier ministre serbe, Ivica Dacic, a pour sa part invité ses compatriotes à faire preuve de pragmatisme. "Il ne faut pas croire au mirage. Le Kosovo n'est pas indépendant, de même que la Serbie n'a plus de souveraineté sur le Kosovo", a-t-il dit à la presse locale.

La pression de Bruxelles

Une centaine de pays, dont les Etats-Unis et la majorité des pays de l'UE, ont reconnu le Kosovo qui a proclamé son indépendance près de neuf ans après des bombardements de l'Otan sur la Serbie au printemps 1999. Cette opération militaire a chassé de ce territoire les forces serbes qui se livraient à une répression contre la guérilla indépendantiste kosovare albanaise.

Bien que la Serbie considère toujours le Kosovo comme sa province méridionale, plusieurs accords ont été arrachés entre Belgrade et Pristina sous la pression de Bruxelles, qui lie tout progrès vers leur entrée dans l'UE à la normalisation de leurs relations bilatérales.

afp/vtom

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L'enclave serbe au nord du Kosovo

Les Premiers ministres serbe et kosovar se sont rencontrés à quatre reprises depuis octobre sous les auspices de l'UE.

La question la plus épineuse et la plus complexe à régler est celle du soutien accordé par Belgrade aux Serbes du nord du Kosovo, où ils sont majoritaires, en maintenant dans cette région qui échappe pratiquement au contrôle de Pristina ses institutions, telles que des écoles et des tribunaux.

La Serbie souhaite une large autonomie pour ces 40'000 Serbes, mais aussi pour les 80'000 autres qui habitent dans des enclaves disséminées dans le sud du territoire.

Grave crise économique

Tous ces progrès sont assombris par la crise économique qui frappe le Kosovo, où un tiers des habitants vit avec moins d'un dollar par jour, où le chômage touche 40% de la population et où le revenu national brut (RNB) par habitant est de 3520 dollars contre 7610 dollars pour l'Europe dans son ensemble, selon la Banque mondiale.

La corruption qui ronge la classe politique est un des principaux soucis de l'UE et fait l'objet de vives critiques au sein de la société.