Le produit intérieur brut (PIB) français s'est replié de 0,3% au quatrième trimestre 2012, et la croissance est nulle sur l'ensemble de l'année dernière, a annoncé jeudi l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee).
En 2012, la croissance du PIB en France a nettement reculé par rapport à 2011 où elle avait été de 1,7%. Cette stagnation va compliquer la tâche du gouvernement socialiste, qui tablait sur 0,3% de croissance annuelle en 2012 pour ramener le déficit public à 4,5% du PIB.
Par ailleurs, l'objectif d'arriver à 3% de déficit en 2013, conformément aux engagement européens de la France, est désormais considéré comme hors de portée par la plupart des économistes.
Le président François Hollande a déjà envisagé mardi une révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2013, actuellement fixée à 0,8% du PIB. Son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu mercredi soir: "nous ne serons pas exactement à 3%" de déficit en 2013, tout en ajoutant: "L'objectif, et il sera atteint, c'est zéro à la fin" du mandat de François Hollande en 2017.
Léger rebond début 2013
Malgré un début 2013 sans élan, prévisionnistes et institutions économiques prévoient néanmoins un rebond léger début 2013, et un peu plus conséquent au second semestre, éloignant la perspective d'une récession (deux trimestres consécutifs de baisse du PIB).
Dans une première réaction au replis de la croissance fin 2012, l'ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, a accusé le gouvernement socialiste d'avoir "cassé la croissance avec une overdose d'impôts".
agences/rber
La situation s'aggrave pour l'ensemble de la zone euro
Le PIB de la zone euro a reculé de 0,6% au quatrième trimestre 2012, alors que les analystes tablaient sur une baisse de 0,4%, a indiqué jeudi l'office européen des statistiques, Eurostat. La faiblesse de la consommation et un commerce extérieur à la peine semblent en cause.
Ainsi, l'économie allemande s'est davantage contractée que prévu au dernier trimestre, en raison du recul des exportations.
Dans le reste de l'eurozone, la situation n'est guère meilleure: les Pays-Bas sont entrés en récession avec un PIB en baisse de 0,2%, l'économie italienne s'est contractée plus que prévu (-0,9%), l'activité au Portugal a dévissé de 1,8%, tandis qu'en Grèce le PIB a chuté de 6%.
Pour des prévisionnistes de la BCE, les chiffres publiés jeudi laissent penser que la croissance en zone euro sera nulle en 2013 et plus mauvaise qu'attendue en 2014, avec une hausse du PIB de 1,1% contre 1,3% attendu jusqu'ici.