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Un rapport pour relancer la compétitivité présenté en France

Louis Gallois a remis son rapport au Premier ministre Jean-Marc Ayrault ce lundi à Matignon. [Philippe Wojazer]
Louis Gallois a remis son rapport au Premier ministre Jean-Marc Ayrault ce lundi à Matignon. - [Philippe Wojazer]
L'ex-patron d'EADS Louis Gallois a remis lundi, au Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, ses recommandations pour relancer l'économie française.

L'ancien patron d'EADS, Louis Gallois, a recommandé lundi une baisse du coût du travail de 30 milliards d'euros pour stopper le "décrochage" de l'économie française, dans un rapport sur la compétitivité très attendu.

Son travail, remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, préconise un "choc de confiance" basé sur une vingtaine de mesures, dont une diminution de 20 milliards d'euros des cotisations patronales et de 10 milliards d'euros des cotisations salariales.

"Reconquête industrielle"

"Nous avons besoin d'une véritable mobilisation et, je ne crains pas de le dire, d'un véritable patriotisme. Cela prendra du temps (...) et il faudra que les Français soutiennent cet effort collectif qui peut être aussi un magnifique projet, celui de la reconquête industrielle", a affirmé Louis Gallois. Ce "choc de compétitivité" devrait être concentré sur une courte durée s'il veut être efficace, assure l'industriel dans son rapport.

François Hollande a promis lundi de tirer "toutes les conclusions" du rapport, assurant que le gouvernement annoncerait dès mardi "des décisions fortes". "Tout sera fait pour l'emploi", a-t-il dit alors que le chômage, en hausse continue, touche plus de trois millions de personnes.

La phase de décisions pourrait courir jusqu'à début 2013. Mais une fois prises, les mesures seront appliquées sur toute la durée du quinquennat.

afp/ptur

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Un rapport qui suscite de nombreux remous

Commandé cet été, le rapport Gallois a déjà beaucoup fait parler de lui, la droite et le patronat suspectant le gouvernement de ne pas vouloir aller jusqu'au bout sur ce dossier.

Le secrétaire général de l'UMP (opposition) Jean-François Copé a "approuvé totalement" les mesures préconisées par le rapport lundi, enjoignant le chef de l'Etat d'avoir "le courage" de les "appliquer dès maintenant" faute de quoi il créera "un choc de défiance".

Depuis cet été, le gouvernement a adouci son discours et remplacé l'expression "choc de compétitivité" par celle de "pacte de compétitivité".

Point central: la baisse du coût du travail

La baisse du coût du travail est l'un des leviers pour enrayer la dégringolade du déficit commercial de la France, dont la part dans le marché mondial a chuté de 6,3% en 1990 à 3,3% en 2011.

Si, au gouvernement, le principe d'une baisse des cotisations sociales semble acquis, la durée et le montant ne sont pas encore déterminés. Son financement fait aussi débat.

Le seul point d'accord semble être que le gouvernement ne prendra en 2013 pas de mesure fiscale touchant à la consommation, pour ne pas créer un "choc de pouvoir d'achat" alors que la croissance est au point mort.

Aperçu des mesures

Les auteurs du rapport Gallois notent que la hausse de certains taux intermédiaires de la TVA "devrait être envisagée" pour 5 à 6 milliards. Mais, ajoutent-ils, "la plus grande part devra provenir d'un relèvement de la contribution sociale généralisée (CSG).

Le rapport complète ce panier de recettes par des hausses de "la fiscalité écologique, de la fiscalité immobilière, par le réexamen de certaines niches et par l'éventuelle taxation des transactions financières".