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Plus de 300 morts dans deux incendies d'usines au Pakistan

Une centaine de morts dans un incendie au Pakistan
Une centaine de morts dans un incendie au Pakistan / L'actu en vidéo / 57 sec. / le 12 septembre 2012
Plus de 300 personnes ont été tuées par les flammes dans deux incendies d’usines au Pakistan, dont un particulièrement meurtrier à Karachi. Le bilan pourrait encore s’alourdir. La sécurité des installations est critiquée.

Deux incendies survenus à quelques heures d'intervalle mardi soir ont ravagé deux usines de textile et de chaussures à Karachi et Lahore, les deux plus grandes villes du Pakistan, symbole de la fragilité du secteur industriel de ce pays exportateur.

Bilan à la hausse

Le premier s'est déclaré dans une usine de sandales et semelles en plastique de Lahore (est, environ 10 millions d'habitants) et a fait 21 morts selon un dernier bilan fourni mercredi par les autorités locales. Le second, plus meurtrier, a frappé une usine de textile à Karachi (sud), mégalopole de 17 millions d'habitants et coeur du secteur industriel pakistanais.

Les pompiers n'ont pas réussi à sauver les victimes coincées dans le sous-sol de l'usine en feu, à Karachi, au Pakistan. [KEYSTONE - Shakil Adil]
Les pompiers n'ont pas réussi à sauver les victimes coincées dans le sous-sol de l'usine en feu, à Karachi, au Pakistan. [KEYSTONE - Shakil Adil]

Les autorités avaient fait état d'une dizaine de morts mardi soir, mais le bilan a plus que vingtuplé mercredi lorsque les pompiers ont eu accès aux premiers étages, au rez-de-chaussée et au sous-sol du bâtiment. "Le bilan des victimes est maintenant de 289 morts", a déclaré à l'AFP un haut fonctionnaire de la ville de Karachi, Roshan Shaikh, précisant que les secouristes continuaient de fouiller l'usine ravagée par l'incendie.

"Nous avons récupéré plus de corps au sous-sol que dans les étages supérieurs. Nous avons trouvé des dizaines de corps, c'est pourquoi le bilan ne cesse de s'alourdir de façon aussi tragique", a dit à l'AFP Ehtesham Salim, chef des services de pompiers de cette ville.

Il s'agit d'ores et déjà du "plus gros incendie de l'histoire de Karachi", a dit à l'AFP un haut responsable du ministère de la santé de la province du Sindh s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. "Et nous ne savons pas encore quand le bilan cessera de s'alourdir", a-t-il prévenu.

Le sous-sol a complètement brûlé et une épaisse fumée et une vive chaleur se dégageaient encore des lieux mercredi Des victimes sont mortes étouffées avant que leur corps ne soit carbonisé dans les flammes.

"C'était terrible"

Dix femmes figurent parmi les victimes, a indiqué Abdus Salam, un médecin à l'hôpital civil de Karachi, ajoutant que 65 ouvriers s'étaient blessés en se jetant par les fenêtres pour échapper aux flammes.

"C'était terrible. Soudain, tout l'étage a été envahi par les flammes et la fumée, et la chaleur était tellement intense que nous nous sommes rués vers les fenêtres, avons brisé la grille en métal et la vitre, et nous avons sauté", raconte à l'AFP depuis un lit d'hôpital, Mohammed Saleem, 32 ans, qui s'est brisé la jambe en sautant du 2e étage. Selon lui, quelque 150 ouvriers étaient présents dans l'usine lorsque le feu s'est déclaré.

afp/aduc

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Sécurité mise en cause

Les causes exactes de la catastrophe de Karachi n'étaient pas encore connues mardi matin. Mais comme régulièrement au Pakistan dans de pareils cas, l'inadaptation et le manque de sécurité des lieux étaient pointés du doigt.

"L'usine n'avait pas été construite très solidement. Elle fourmillait de gens. Il y avait peu d'espace pour la ventilation et pas de sortie de secours", a déclaré Ehtesham Salim, chef des services de pompiers de la ville."Malheureusement le propriétaire de l'usine avait condamné toutes les portes sauf celle d'entrée à l'avant de l'édifice", a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Industrie du Sindh a annoncé l'ouverture d'une enquête pour négligence visant le propriétaire du site.