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La Belgique aimerait rapatrier 30 milliards d'euros placés en Suisse

Didier Reynders avait rencontré Didier Burkhalter le 4 septembre lors d'une visite d'affaires.
Didier Reynders avait rencontré Didier Burkhalter le 4 septembre lors d'une visite d'affaires.
La Belgique est intéressée à conclure un accord fiscal avec la Suisse pour lui permettre de rapatrier une "trentaine de milliards" d'euros placés sur des comptes en Suisse. Des discussions ont déjà eu lieu.

Des Belges disposent d'une "trentaine de milliards" d'euros sur des comptes en Suisse, a affirmé jeudi le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. Il n'a pas écarté pas la possibilité d'en rapatrier le tiers dans le cadre d'une opération de régularisation.

"On parle, d'après la Banque centrale suisse, d'une trentaine de milliards. Si on les taxe à plus de 30%, on est en tout cas avec une dizaine de milliards qui pourraient venir vers la Belgique", a déclaré à la radio publique belge RTBF Didier Reynders, qui s'est rendu en Suisse en début de semaine.

Après sa rencontre mardi avec le conseiller fédéral Didier Burkhalter, le ministre belge avait émis le souhait que la possibilité d'un accord Rubik soit expliquée plus largement, notamment à travers des auditions au parlement belge. Selon le chef de la diplomatie belge, la Suisse propose à la Belgique de signer un tel accord.

Encore au stade des discussions

Selon le quotidien belge "De Morgen", Berne propose à la Belgique une taxation forfaitaire de 34 % sur les quelque 30 à 35 milliards d'euros belges placés en Suisse - ce qui rapporterait une dizaine de milliards d'euros - puis une taxation annuelle de 25 %.

Ni la Banque nationale suisse (BNS), ni le Département fédéral des finances (DFF) ne disposent de données spécifiques par pays sur les dépôts de clients étrangers en Suisse, a dit de son côté jeudi à l'ats le porte-parole du Secrétariat d'Etat aux questions financières internationales, Mario Tuor. Et d'ajouter que des discussions ont été menées avec la Belgique sur les accords Rubik conclus par la Suisse mais qu'aucune négociation pour un tel accord avec Bruxelles n'a encore lieu.

ats/cab

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Solution à faire passer en Belgique

La proposition évoquée par Didier Reynders ne fait pas l'unanimité en Belgique, où certains partis estiment que cette opération reviendrait à "blanchir" de l'argent un peu trop facilement, puisque les fraudeurs échapperaient à toute poursuite pénale et à des amendes encore plus élevées.

Lorsqu'il était ministre des Finances, Didier Reynders avait mené à bien des opérations de régularisation, notamment avec le Luxembourg.

"Ce que j'aime bien" dans l'idée évoquée avec la Suisse, "c'est que les fraudeurs payeraient, alors qu'ils ne paient rien aujourd'hui. C'est une question qui vaut au moins un débat démocratique au Parlement belge", a-t-il déclaré jeudi.