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La rébellion syrienne contrôle des postes-frontières et se bat à Alep

Khalid Mohammed [KEYSTONE - Khalid Mohammed]
Les postes-frontières syriens clés sont le théâtre de combats entre rebelles et forces régulières. - [KEYSTONE - Khalid Mohammed]
La rébellion syrienne contrôlait samedi plusieurs postes-frontières avec l'Irak et la Turquie, vitaux pour l'approvisionnement en armes, et affrontait l'armée à Alep, deuxième ville du pays et nouveau front de la contestation, tout en reculant à Damas.

La rébellion syrienne contrôle désormais deux des trois principaux points de passage entre l'Irak et la Syrie, à Boukamal et Yaribiyah. Au nord, la rébellion contrôlait déjà depuis vendredi un des 12 postes-frontières entre la Turquie et le Syrie, celui de Bab al-Hawa.

Samedi, environ 150 combattants venus de divers pays musulmans et se revendiquant de mouvements islamistes armés ont pris le relais à cette position, a constaté un photographe de l'AFP.

L'Armée syrienne libre (ASL) aurait aussi tenté de prendre le contrôle de Nassib, un poste-frontière avec la Jordanie, mais aurait été repoussée par les troupes régulières, selon un haut responsable de la sécurité jordanien.

Combats à Alep, Damas plus calme

Après un déchaînement de violences qui a culminé jeudi avec plus de 300 morts, les combats et la répression ont coûté la vie samedi à au moins 92 personnes - 41 civils, 29 soldats, 20 rebelles et deux prisonniers -, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La ville d'Alep est le théâtre de violents affrontements depuis vendredi. [EPA]
La ville d'Alep est le théâtre de violents affrontements depuis vendredi. [EPA]

L'armée syrienne a pénétré samedi dans un quartier tenu par les rebelles à Alep. Selon des opposants, des centaines de familles auraient fui les combats, après que l'armée est entrée dans le quartier de Saladin, tenu depuis deux jours par les rebelles.

Des affrontements ont aussi été signalés à al Sakhour, un quartier pauvre et fortement peuplé des environs de la ville.

Les habitants de Damas décrivaient, eux, samedi une ville relativement calme, malgré des explosions et des coups de feu sporadiques. Mais la nuit de vendredi à samedi a été secouée de bombardements sur certains quartiers de la capitale par les hélicoptères et les chars de l'armée syrienne, qui tentent de mater les rebelles.

Possible déplacements d'armes chimiques

Un général syrien qui a fait défection a affirmé pour sa part que les forces de Bachar al-Assad déplacent des armes chimiques à travers le pays. "Le régime a commencé à déplacer son arsenal chimique et à le redistribuer", selon le général Moustafa Cheikh. "Ils les déplacent des entrepôts vers de nouveaux sites", a-t-il dit.

Les Etats-Unis ont déclaré surveiller attentivement le stock d'armes chimiques de la Syrie et se disent "très préoccupés" quant à leur sécurité, a déclaré samedi la Maison blanche. "Nous pensons que le stock d'armes chimiques reste contrôlé par le gouvernement", selon Tommy Vietor, porte-parole de la présidence américaine.

agences/mre

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Mutinerie dans la prison centrale de Homs

Les autorités syriennes ont repris samedi le contrôle de la prison centrale de Homs, dans le centre de la Syrie, où une mutinerie avait éclaté, faisant deux morts, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon Hadi Abdallah, porte-parole de la Commission générale de la révolution syrienne à Homs, les mutins avaient pris dans la nuit de vendredi à samedi le contrôle de l'un des deux bâtiments de la prison, après la défection d'une partie des gardes.

Dans l'après-midi, des chars ont encerclé le bâtiment et les forces de sécurité ont commencé à ouvrir le feu dans sa direction, selon Hadi Abdallah.