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Très recherché, Assange serait en Angleterre

Julian Assange est désormais décrit comme l'ennemi public numéro un de plusieurs gouvernements. [Valentin Flauraud]
Julian Assange est désormais décrit comme l'ennemi public numéro un de plusieurs gouvernements. - [Valentin Flauraud]
La traque du fondateur de WikiLeaks, recherché par Interpol, se renforce jeudi. L'un de ses avocats a promis qu'il s'opposerait à son extradition vers la Suède s'il est arrêté. Quant à son site, il continue à dévoiler au compte-gouttes des notes diplomatiques américaines, dont les dernières décrivent la Russie comme un "Etat mafieux".

La Cour suprême suédoise a annoncé jeudi avoir refusé d'examiner le pourvoi de Julian Assange contre son mandat d'arrêt pour viol, mettant un terme au dernier recours juridique de l'Australien de 39 ans. Toutefois, Julian Assange contestera son extradition vers la Suède s'il est arrêté, a déclaré jeudi son avocat suédois Björn Hurtig (lire ci-contre).

Parallèlement, l'un des avocats londoniens de Julian Assange, Mark Stephens, a affirmé que la police britannique et "les services de sécurité de divers pays" savaient où se trouvait son client, sans aller jusqu'à confirmer des informations de presse sur sa présence au Royaume-Uni. Julian Assange est recherché par la Suède et visé par un mandat d'arrêt d'Interpol dans le cadre d'une enquête pour "viol et agression sexuelle" en 2008 en Suède.

Devenu ennemi public no1

Sa traque coïncide avec la publication par WikiLeaks - le site internet spécialisé dans la publication de documents secrets - de milliers de notes diplomatiques américaines, qui ont exaspéré de nombreux pays, lesquels considèrent désormais Julian Assange comme l'ennemi public numéro 1.

Son arrestation a été rendue jusqu'à présent impossible en raison d'un vice de forme dans le libellé du mandat d'arrêt suédois, selon le quotidien britannique The Times paru jeudi. La Suède a d'ailleurs "reconnu" dans la matinée "une erreur de procédure", et la police suédoise a indiqué qu'un nouveau mandat international allait être rédigé. "La procédure veut que la peine maximale encourue par Assange pour chacun des crimes dont il est soupçonné soit précisée (dans le mandat). Nous n'avons parlé que du viol", la plus lourde des trois charges retenues avec agression sexuelle et coercition, a déclaré un représentant de la police criminelle nationale suédoise, Tommy Kangasvieri.

Les Etats-Unis, qui ont qualifié d'"anarchiste" le fondateur de WikiLeaks, mettent aussi tout en oeuvre pour l'arrêter sur un autre dossier, celui des fuites de dizaines de milliers de documents extrêmement embarrassants pour Washington. Mais la tâche s'annonce ardue. "S'il y a des lacunes dans le droit américain, nous ferons en sorte de les combler", a assuré le ministre américain de la Justice, Eric Holder.

Piques contre la Russie

Dans les derniers télégrammes américains rendus publics par WikiLeaks, la Russie est en ligne de mire. C'est un "Etat mafieux" virtuel, dont les partis politiques agissent "main dans la main" avec le crime organisé, estime un procureur espagnol cité dans une note diplomatique américaine piratée par WikiLeaks et publiée jeudi par le quotidien britannique The Guardian.

La publication de ces documents secrets continuait à provoquer un séisme diplomatique dans le monde. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont évoqué "les complications" liées aux révélations de WikiLeaks. La France, qui dispose du deuxième réseau d'ambassades au monde après les Etats-Unis, a elle affirmé avoir pris des mesures pour éviter un déballage de type WikiLeaks.

afp/mej

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Son avocat s'opposera à son extradition

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange contestera son extradition vers la Suède s'il est arrêté, a déclaré jeudi son avocat suédois, Björn Hurtig, alors que l'étau se resserre autour de l'Australien.

"Avec mon collègue britannique Mark Stephens et des experts internationaux, nous combattrons les mandats d'extradition" si Julian Assange est arrêté, a déclaré à Björn Hurtig.

L'avocat a refusé de dire où se trouvait actuellement son client, vu pour la dernière fois en Angleterre et visé par un mandat d'arrêt international lancé par la Suède dans une affaire de viol présumé et d'agression sexuelle.

"Tout interrogatoire ou procès à l'étranger" de Julian Assange, objet d'un avis de recherche d'Interpol, sera géré par Mark Stephens, a expliqué Björn Hurtig.

Si son extradition vers la Suède ne peut être empêchée, "je reprendrai la main et je mènerai l'équipe de défense, en contestant toute décision visant à le maintenir en détention", a-t-il expliqué.