Publié

L'UE refuse d'évoquer les JO de Pékin

Des moines tibétains ont longuement prié à New Dehli.
Des moines tibétains ont longuement prié à New Dehli.
Alors que la flamme olympique est arrivée à Athènes, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont appelé samedi la Chine au dialogue avec le dalaï-lama mais n'ont pas parlé d'un éventuel boycott de la cérémonie d'ouverture des JO.

Dans un texte avalisé samedi à Brdo pri Kranju, en Slovénie,
l'UE «note les récents engagements publics du dalaï-lama pour la
non violence et l'autonomie, et non l'indépendance du Tibet.

L'UE appelle à un dialogue substantiel et constructif sur toutes
les questions-clés comme la préservation de la langue, de la
culture, de la religion et de la tradition tibétaines». Les 27 ont
répété leur "forte préoccupation" après les émeutes qui ont fait 19
morts selon Pékin et 140 selon le gouvernement tibétain en
exil.

Message ferme

Les ministres ont aussi condamné "toutes les violences",
qu'elles soient le fait des autorités chinoises réprimant les
manifestations ou des Tibétains. "C'est un message à mon avis très
ferme et qui témoigne d'une unité totale des 27 pays", a déclaré le
ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.



Alors que le débat sur la répression au Tibet s'était focalisé ces
derniers jours sur le boycott des Jeux ou tout au moins de la
cérémonie d'ouverture du 8 août, on ne trouve dans ce texte aucune
allusion à un éventuel boycott de tout ou partie des Olympiades de
Pékin.

JO: discrétion

"L'UE n'a pas d'équipe qui participe à la compétition, nous ne
sommes pas dans ces Jeux", a souligné le chef de la diplomatie
slovène Dimitrij Rupel, dont le pays assure la présidence de
l'UE.



"Personne n'est pour le boycott des jeux Olympiques et quant à la
cérémonie d'ouverture, personne n'a voulu en parler", a renchéri
Bernard Kouchner. Malgré tout, les ministres n'ont pas exclu samedi
de revenir sur cette question dans les mois qui viennent.



"Nous avons exprimé notre inquiétude et nous pourrions le refaire.
Nous pourrions adopter des déclarations plus fortes", a noté
Dimitrij Rupel.

Le dalaï-lama prie

De son côté, le dalaï-lama, toujours entouré de nombreux moines
tibétains, a de nouveau appelé samedi la communauté internationale
à "aider" à résoudre la crise au Tibet, rappelant également qu'il
était ouvert au dialogue avec Pékin. "Nous n'avons aucun pouvoir
sauf la justice, la vérité, la sincérité, c'est pourquoi j'appelle
la communauté internationale à aider, s'il vous plaît", a déclaré
le chef spirituel des Tibétains lors d'une conférence de presse à
New Delhi.



"Je suis ici impuissant, je peux juste prier", a-t-il ajouté. Le
dalaï-lama avait le 19 mars déjà réclamé "l'appui" des dirigeants
du monde entier. Renouvelant les gestes d'apaisement envers Pékin,
le prix Nobel de la Paix a réaffirmé qu'il était ouvert au dialogue
avec les autorités chinoises: "Nous sommes ouverts, nous
attendons", a-t-il souligné.



ats/boi

Publié

Nouvelles manifestations à Lhassa

Sur le terrain, le gouvernement tibétain en exil a fait état d'une nouvelle mobilisation policière samedi à Lhassa.

Les forces de l'ordre chinoises ont quadrillé certains secteurs de la capitale tibétaine, alors que de nouvelles manifestations auraient éclaté dans le centre de la ville, selon plusieurs sources.

"Nous ignorons combien ils sont, mais il semble qu'il y ait beaucoup de monde", a déclaré un porte-parole du dalaï-lama, évoquant les manifestants.

Selon lui, ces manifestations pourraient avoir été "programmées pour coïncider" avec la visite de diplomates étrangers à Lhassa, un voyage organisé par Pékin pour tenter de contrer les critique sur la répression menée au Tibet.

La flamme à Athènes sous haute protection

La flamme olympique est arrivée samedi soir à Athènes, encadrée par un important dispositif policier.

Les coureurs participant au relais de la torche ont porté la flamme en haut de l'Acropole, dans le centre historique de la capitale grecque, où elle sera conservée pendant la nuit.

Survolée en permanence depuis le début de la journée par un hélicoptère, la flamme est arrivée entourée de plusieurs policiers en civil et de nombreuses voitures et motards.

A proximité, quelques dizaines de défenseurs des droits de l'Homme, militants de la cause tibétaine ou membres du mouvement Falungong interdit en Chine, se sont rassemblés pacifiquement pour protester contre la répression chinoise au Tibet et l'organisation des JO par Pékin.

Détournant le slogan choisi par les Chinois pour le relais de la flamme, certains ont déployé une banderole clamant: "allumez la passion, partagez le rêve, libérez le Tibet".

En amont du parcours, des militants d'extrême gauche grecs ont brièvement déployé une banderole "Non aux Jeux de l'argent et du sang", avant d'être invités par la police à la ranger.

Dimanche, à l'issue d'un dernier relais dans les rues de la capitale grecque, la flamme sera remise aux organisateurs chinois au cours d'une cérémonie dans le Stade de marbre, qui avait accueilli en 1896 les premiers Jeux modernes.