La Confédération veut supprimer les taxes sur les fruits exotiques

Ces fruits sont dans les étals des marchés suisses toute l'année et représentent un quart des importations agricoles, soit 2,7 milliards de francs. Et le soufflé ne semble pas prêt de retomber.

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C'est la banane qui arrive dans le haut du panier, avec 92'400 tonnes importées en 2017 et une taxe douanière de 14 francs par 100 kilos. Autre fruit très tendance, l'avocat a pesé 14'700 tonnes dans les importations l'an passé (1,60 fr. de taxe par 100 kg). Dernière arrivée, la grenade s'est faite une place dans le commerce avec 2600 tonnes importées et un droit de douanes de 4 francs.

"Pas de concurrence avec l'agriculture suisse"

Dans le cadre de sa politique agricole, le Conseil fédéral a chargé en décembre passé le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) de réduire les droits de douane à l’importation des produits fabriqués au-delà des frontières, comme les bananes et d'autres fruits exotiques.

Une suppression de ces taxes profiterait au commerce international, soutient conseiller aux Etats Ruedi Noser, et favoriserait l'économie des pays producteurs pauvres. "Moins de droits de douanes, c'est mieux que toutes les aides directes au développement", ajoute le PLR zurichois dans le 12h45 de la RTS.

Pour lui, les fruits exotiques ne sont pas des concurrents à l'agriculture suisse. Du côté des agriculteurs, ce dernier argument ne convainc pas.

"Il est vrai que nous ne sommes pas directement touchés, reconnaît Markus Ritter, président de l'Union suisse des paysans. Mais cette abolition réduirait les recettes de la Confédération, et lui ferait perdre de la marge de manoeuvre pour négocier des accords de libre échange plus larges, pour les produits industriels ou pharmaceutiques notamment."

Baisse des prix des fruits exotiques?

Si ces taxes douanières sont abolies, le consommateur pourrait-il profiter d'une baisse du prix des fruits exotiques? Pas si sûr, selon Priska Birrer-Heimo, présidente de la Fondation protection des consommateurs.

Celle-ci rappelle que, "comme ont l'a souvent constaté, les intermédiaires et transformateurs ne répercutent pas forcément les baisses des droits de douane sur les prix de vente."

Reportage TV de SRF adapté par Pascal Jeannerat

Adaptation web: Mouna Hussain