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Les banques n'ont pas encore tiré toutes les leçons de l'affaire Kerviel

Pardonnez-moi avec Jérôme Kerviel [RTS - Anne Kearney]
Jérôme Kerviel. - [RTS - Anne Kearney]
Les leçons de l'affaire du trader français Jérôme Kerviel en 2008 ont été en partie tirées mais il reste encore beaucoup à faire, estime une étude publiée dix ans après l'éclatement du scandale financier.

Depuis le procès du trader accusé d'avoir mis en péril la Société générale par des prises de risque inconsidérées, la justice a renforcé son arsenal et les banques leurs services de contrôle.

Une étude académique - menée par par l'Institut supérieur de gestion (ISG) de Paris et publiée ces jours - constate en premier lieu que l'affaire Kerviel a provoqué des mutations juridiques.

"Il y a eu en France la création du parquet national financier en 2014 et tout un climat social et sociétal qui a changé et qui a fait que les juges ont décidé d'envoyer un signal à tous les autres établissements" souligne Oussama Ouriemmi, professeur associé à l'ISG et coauteur de l'étude avec son collègue Benoît Gérard (Université Paris-Dauphine).

L'arrêt Kerviel de mars 2014 marque ce tournant en reconnaissant l'atteinte aux biens, mais l'affaire a aussi eu des répercussions sur le management et les systèmes de contrôle dans les établissements financiers.

Améliorer encore la déontologie

"On a tiré vraiment des leçons techniques. Il y a désormais un contrôle dans toutes les banques. Il y a eu un renforcement réglementaire assez important. Il y a une vigilance accrue. On crée plus de cellules de conformité", poursuit Oussama Ouriemmi.

Le professeur s'interroge cependant: "Est-ce suffisant? La question, elle est là. Il faut mettre au cœur du management de l'entreprise des valeurs de prudence, des valeurs d'éthique, et les véhiculer parmi les équipes."

L'étude académique encourage en conséquence à une réflexion sur la déontologie des pratiques financières.

Estelle Braconnier/oang

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