Depuis le procès du trader accusé d'avoir mis en péril la Société générale par des prises de risque inconsidérées, la justice a renforcé son arsenal et les banques leurs services de contrôle.
Une étude académique - menée par par l'Institut supérieur de gestion (ISG) de Paris et publiée ces jours - constate en premier lieu que l'affaire Kerviel a provoqué des mutations juridiques.
"Il y a eu en France la création du parquet national financier en 2014 et tout un climat social et sociétal qui a changé et qui a fait que les juges ont décidé d'envoyer un signal à tous les autres établissements" souligne Oussama Ouriemmi, professeur associé à l'ISG et coauteur de l'étude avec son collègue Benoît Gérard (Université Paris-Dauphine).
L'arrêt Kerviel de mars 2014 marque ce tournant en reconnaissant l'atteinte aux biens, mais l'affaire a aussi eu des répercussions sur le management et les systèmes de contrôle dans les établissements financiers.
Améliorer encore la déontologie
"On a tiré vraiment des leçons techniques. Il y a désormais un contrôle dans toutes les banques. Il y a eu un renforcement réglementaire assez important. Il y a une vigilance accrue. On crée plus de cellules de conformité", poursuit Oussama Ouriemmi.
Le professeur s'interroge cependant: "Est-ce suffisant? La question, elle est là. Il faut mettre au cœur du management de l'entreprise des valeurs de prudence, des valeurs d'éthique, et les véhiculer parmi les équipes."
L'étude académique encourage en conséquence à une réflexion sur la déontologie des pratiques financières.
Estelle Braconnier/oang