2018, année de l'embellie en Europe

Grand Format

picture alliance - DPA - AFP - Klaus Ohlenschläger

Introduction

Après la crise de 2008, le psychodrame grec et les angoisses autour de l'euro, l'économie européenne donne des signes de reprise qui devraient profiter à la Suisse. Coup de projecteur sur quatre pays emblématiques.

Le Portugal connaît un redressement économique frappant

Après une décennie de crise et de chômage, le Portugal redresse la tête. La convalescence de l’économie portugaise se résume en un chiffre: au plus fort de la crise, le chômage était monté à 17%, il n’est plus que d'environ 8%, soit moins qu'en France.

Après une période de vache maigre, les salaires et les crédits remontent. Le pays connaît également un essor touristique très important. Onze millions de personnes, l'équivalent de la population du Portugal, ont visité le pays en 2016. Le nombre de voyages dans le pays affiche une hausse éloquente.

Le soleil et une vie bon marché attirent de nombreux retraités. Des milliers de Portugais qui avaient émigré commencent aussi progressivement à revenir au pays, ou envisagent de le faire. Désormais, les Portugais sont ainsi plus nombreux à quitter la Suisse qu’à venir y travailler.

Epicentres de cette effervescence: les villes de Lisbonne et Porto, qui attirent de nombreux investisseurs, notamment immobiliers. La capitale est également en train de se forger une solide réputation culturelle et attire des artistes de toute l’Europe.

Reste que ce petit miracle escamote un arrière-pays toujours en crise et un écart de richesses croissant.

>> Le reportage de Michel Beuret :

Le Portugal connaît un redressement économique surprenant
19h30 - Publié le 8 janvier 2018

La croissance roumaine parmi les plus élevées d'Europe

Si elle reste l’un des pays les plus pauvres de l'Union européenne, la Roumanie connaît actuellement un essor économique fulgurant, et un taux de croissance élevé qui a avoisiné les 6% en 2017.

Attirées par des conditions-cadres attractives et une main-d’oeuvre très qualifiée, les sociétés européennes s’y implantent massivement.

"Silicon Valley d’Europe"

Cluj, la deuxième ville de Roumanie, est devenue un eldorado pour les start-ups et des talents des nouvelles technologies venus du monde entier. Sa réussite économique lui vaut l’enviable réputation de "Silicon Valley d’Europe".

L’entrée dans l’Union européenne, il y a tout juste dix ans, et l'ouverture aux investissements européens ont boosté l'économie.

>> Le reportage d'Olivier Kohler :

La Roumanie peut espérer un réel essor économique
19h30 - Publié le 9 janvier 2018

L'Estonie, paradis du numérique

L'Estonie est un petit pays (1,3 million d'habitants) où le numérique est roi. L’accès à internet y est un droit et l’Etat est tout bonnement dématérialisé.

Les citoyens estoniens disposent tous d’une carte d’identité électronique, "passerelle pour l'Etat numérique" leur donnant accès à des centaines de services en ligne: déclaration d’impôts, transports, santé…

Près de 80% des Estoniens utilisent internet pour leurs contacts avec les pouvoirs publics, l'un des taux les plus élevés d'Europe.

Allègement administratif et économies

Cet allégement radical de l’Etat, débuté avec la déclaration de son indépendance dans les années 1990, a également dopé l’économie. L'Estonie est l'un des pays européens accueillant le plus grand nombre de start-ups par habitant. C'est là que Skype a vu le jour.

Pari gagné: avec le développement du numérique, pas de files d’attente dans les administrations, les Estoniens économisent du temps, de l'argent et de la paperasse.

>> Le reportage d'Anne Mailliet et Denis Parchow :

Estonie: l’exemple des services publics entièrement numérisés
19h30 - Publié le 10 janvier 2018

En Grèce, une nouvelle offre touristique née de la crise

Huit ans après le début de la crise économique et les cures d’austérité à répétition, les Grecs s'expriment moins lors de manifestations, mais beaucoup sur les murs de la capitale.

A Athènes, les façades retrouvent des couleurs grâce à un art de rue pour beaucoup inspiré par la crise économique.

Visites guidées autour de l'art urbain

De plus en plus de visiteurs choisissent de visiter des quartiers moins touristiques que le Parthénon et l’Acropole, mais riches en oeuvres de "street art".

Une nouvelle offre touristique se développe autour de cette thématique, hors des sentiers battus.

>> Le reportage d’Alexia Kefalas et Haris Katsigiannis :

Athènes: nouveau tourisme autour de l'art de la rue
19h30 - Publié le 11 janvier 2018

L'embellie est attendue dans toute la zone

En mai dernier, la Commission européenne tablait sur 1,7% de croissance dans les 19 pays de la zone euro en 2017 et 1,8% en 2018, mais elle a nettement rehaussé ces prévisions en novembre, à 2,1%.

Un chiffre qui tranche avec la croissance nulle voire négative enregistrée dans presque l'ensemble de l'Union au plus fort de la crise.

Pour expliquer ces résultats meilleurs que prévu de l'économie européenne, la Commission invoque la résilience de la consommation privée et une amélioration de la croissance au niveau mondial.

Sur le front du chômage également, l'embellie est nette. La Commission a d'ailleurs aussi abaissé ses prévisions, tablant désormais sur un taux de chômage de 8,5% en 2018.

"Dans le centre de l'Europe, il y a une forte croissance et ça se sent"

Selon Harald Bau, professeur de finance à l'Université de Genève, la reprise économique est beaucoup plus robuste aujourd'hui en Europe et inclut la périphérie de la zone euro.

Rentré récemment d'un séjour en Allemagne, son pays natal, il a pu observer les effets concrets de la reprise. "Dans le centre de l'Europe, il y a une forte croissance et ça se sent", explique-t-il. "Les gens sont plus optimistes, la confiance des ménages a augmenté et ça a certainement des effets positifs pour l'économie suisse aussi."

Normaliser la politique monétaire

Les banques centrales ont joué un rôle clé dans cette reprise selon l'économiste, mais le côté cyclique de la finance est également important. "Nous nous trouvions dans une crise financière de surendettement et les données historiques montrent qu'il faut environ cinq ans pour en sortir."

Et Harald Bau de conclure: "L'enjeu pour les banques centrales est maintenant de normaliser la politique monétaire."

Essort économique: les précisions d’Harald Hau, Professeur de Finance, UNIGE
19h30 - Publié le 8 janvier 2018