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Johann Schneider-Ammann en Russie avec une délégation d'entreprises

Johann Schneider-Ammann. [EPA/Keystone - Stéphanie Lecocq]
Les entreprises suisses ont souffert des relations politiques tendues avec la Russie / Forum / 1 min. / le 10 juillet 2017
Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann est en visite officielle en Russie avec une délégation d'hommes d'affaires, avec pour objectif de positionner favorablement les entreprises suisses.

Cela faisait six ans qu'un conseiller fédéral en charge de l'Economie n'était pas revenu à Moscou. La Suisse ne voulait en effet pas faire de faux pas alors que l'Union européenne avait décrété des sanctions contre la Russie. Une visite prévue en 2014 avait d'ailleurs été reportée en raison du conflit en Ukraine.

Mais les ministres de l'Economie de pays européens comme l'Allemagne, la France ou l'Italie n'ont pas attendu aussi longtemps pour revenir avec leurs délégations. Car tous souhaitent être là au moment où l'économie du pays décollera à nouveau. La reprise s'annonce lente en Russie, mais le pays a un grand potentiel, avec une demande en infrastructures très importante, par exemple dans les domaines des transports ou des télécoms.

Des groupes suisses déjà implantés

Johann Schneider-Ammann est accompagné de représentants d'une douzaine d'entreprises ou de faîtières suisses actives dans le secteur des machines, de la pharma ou des transports. Il s'agit d'entreprises qui, pour la plupart, sont toutefois de grands groupes déjà présents en Russie.

A leur programme figurent des visites d'universités, des rencontres politiques et économiques à Moscou, mais aussi à Ekaterinbourg, dans l'Oural, où se tient un important salon industriel et technologique.

Fort recul du chiffre d'affaires

En 2015, les exportations suisses à destination de la Russie avaient plongé. Au premier trimestre de cette année, la situation s'est améliorée, mais il est encore trop tôt pour parler d'une tendance durable. Toute une série de problèmes demeurent, avec une bureaucratie très lourde ainsi qu'une tendance au protectionnisme. Ces dernières années, l'Etat russe favorise les entreprises du pays au détriment des groupes étrangers.

Des représentants d'entreprises suisses présents en Russie ont d'ailleurs confirmé à la RTS que la situation ces dernières années n'a pas été facile. Un membre de la direction de la faîtière Swissmem qui représente l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux indique que leur chiffre d'affaires en Russie a baissé de moitié par rapport aux meilleures années (entre 2008 et 2010).

L'épineuse question des biens à double usage

Si le franc fort et la baisse du rouble (liée à la chute des prix du pétrole) sont en cause, les mesures prises par la Suisse après le début du conflit en Ukraine - soit l'interdiction d'exporter en Russie et en Ukraine des produits à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires - ont également eu un effet.

Car en Russie, beaucoup de grand groupes ont à la fois une production civile et militaire, les deux sont mêlés. Avec le risque pour la Suisse donc de perdre des parts de marché au profit d'autres pays, asiatiques notamment.

Après cette rencontre avec les autorités russes, Johann Schneider-Amman poursuivra son périple avec sa délégation économique en Indonésie et en Arabie Saoudite.

Isabelle Cornaz/jzim

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