Les premiers acteurs en sont les consommateurs. Exigeants, impatients et de moins en moins dupes de ce qui leur proposé, ils n’hésitent pas à utiliser le fameux bouton "Skip Ad" afin d’interrompre les spots imposés.
Or ce geste n’est pas sans conséquences rappelle Patrick Zanello, Directeur Business&Developement chez Romandie Network: "Cette publicité qui n'a pas été consommée jusqu'à la fin n'est pas comptabilisée" et les annonceurs ne paient pas. "Ils ne paient que (…) lorsque vous voyez le spot en entier."
Ces spots sont en conséquence de plus en plus courts. D’ici à la fin de l’année, Google devrait même proposer un nouveau format de six secondes.
Les trois griefs des annonceurs
D'autres acteurs de cette crise sont les marques (annonceurs). Si certaines s’inquiètent de leur capacité à s’imposer dans l’inconscient collectif des foules, d’autres ne font plus mystère de leurs griefs face aux géants du Net.
Le premier est le contexte, "c'est-à-dire des contenus qui ne sont pas forcément des contenus de qualité - par exemple diffamatoires ou sexistes ou simplement injurieux pour quelqu'un", relève Patrick Zanello. "Le deuxième est le problème de la transparence du prix: aujourd'hui, il y a tellement d'intermédiaires qu'il est difficile de s'y retrouver avec le tarif. Et le troisième grief que pas mal d'annonceurs font porte sur l'audience. Est-ce que l'audience est réelle ou est-ce qu'elle est générée par des robots."
Les derniers acteurs de cette crise sont les agences de publicité, notamment celles des grands réseaux mondiaux, coincées entre consommateurs, marques et diffuseurs. Avec une croissance à la peine, elles sont forcées de revoir leur business model et il n'est pas sûr que toutes y survivent.
Didier Pradervand/oang