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"L'économie suisse a digéré le choc monétaire" lié au franc fort

Jean-Pierre Ghelfi a notamment siégé pendant 12 ans la Commission fédérale des banques.
Jean-Pierre Ghelfi dresse des constats étonnants sur l'économie suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 4 août 2015
L'économiste Jean-Pierre Ghelfi a dressé mardi un constat prudent des perspectives économiques futures de la Suisse dans la publication trimestrielle du Service de statistique neuchâtelois.

"On peut estimer que l'économie suisse a en quelque sorte digéré le choc monétaire et qu'elle évitera de se contracter au cours des prochains mois", a écrit Jean-Pierre Ghelfi, ajoutant cependant que "les perspectives d'activités des prochains mois restent médiocres".

L'ancien vice-président de la Commission fédérale des banques ne nie en effet pas que la situation des affaires, l'évolution des commandes et la production sont en recul, un constat mis en évidence par le Centre de recherches conjoncturelles de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (KOF).

Baisses déjà en 2014

Mais l'économiste observe que ces baisses ont commencé au milieu de l'année 2014, donc bien avant la suppression du cours plancher du franc par rapport à l'euro, décidée en janvier dernier par la BNS. "N'est ce donc pas excessif d'attribuer à la décision de la BNS une grande partie de la dégradation des perspectives de l'économie helvétique?", s'interroge-t-il.

Et toujours en accord avec les chercheurs du KOF, Jean-Pierre Ghelfi relève encore que l'onde de choc monétaire perd de sa vigueur et que l'économie suisse devrait parvenir à contenir les effets du franc fort sans pour autant retrouver un niveau de croissance satisfaisant.

>> Lire aussi : L'impact du franc fort tend à s'affaiblir, selon les prévisions du KOF

gchi/Roger Guignard

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Moins de pessimisme pour Neuchâtel

Concernant le canton de Neuchâtel, l'économiste estime que "les prévisions sur la marche des affaires émises en janvier tendraient à être moins pessimistes".

Cela en raison de l'exagération des inconvénients liés à la forte revalorisation du franc, des mesures prises par les entreprises pour faire face au nouveau contexte des cours de change et de la réduction des coûts des produits importés.

Ainsi, toujours selon Jean-Pierre Ghelfi, des perspectives moins sombres en matière d'emploi s'ouvrent pour le canton de Neuchâtel.