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Floyd Mayweather, un ambassadeur violent embarrassant pour Hublot?

Ricardo Guadalupe, directeur de Hublot, s'est déplacé à Las Vegas pour présenter le partenariat. [Hublot]
Ricardo Guadalupe, directeur de Hublot, s'est déplacé à Las Vegas pour présenter le partenariat. - [Hublot]
Quelques minutes avant "le combat du siècle", la marque horlogère suisse Hublot a annoncé un partenariat avec Floyd Mayweather, condamné pour maltraitance envers des femmes. Un choix marketing qui dérange.

"Hublot a dû faire une pesée d'intérêts entre les retombées commerciales de son choix et les éventuelles conséquences négatives, c'est regrettable", a réagi mardi Lydia Schneider, coordinatrice de SOS Femmes à Genève.

Magaly Hanselmann, directrice du Bureau de l'égalité du canton de Vaud, en charge de programmes de lutte contre les violences envers les femmes déplore "qu'un tel personnage puisse être pris comme symbole de l'économie suisse". "La violence domestique tue. J'y vois une forme de banalisation et la valorisation d'un contre-modèle", a-t-elle regretté.

Condamné à la prison

Du côté de Hublot, le pari semble assumé. "Nous avons pris un risque", a assuré lundi dans Forum Jean-Claude Biver, président de la division montres du groupe LVMH, en s'exprimant sur le danger général d'image associé au personnage de Floyd Maywheater et à la boxe.

En dix ans, le sportif a été impliqué dans de nombreux cas de violences. Il a ainsi été condamné à 90 jours de prison en 2011 après avoir frappé une de ses ex-compagnes "à poings fermés", comme l'a écrit la police de Las Vegas dans son rapport d'intervention.

Le rapport de police:

L'annonce du partenariat, dont le montant n'a pas été révélé, s'est vu largement diffusé par les différents canaux de communication de la marque.

"C'est la combinaison parfaite, Floyd est un athlète exceptionnel, c'est le meilleur de tous les temps. C'est unique, c'est différent, c'est vraiment la philosophie Hublot. Le succès, c'est ce que nous avons dans notre âme", expliquait Ricardo Guadalupe, directeur de Hublot lors de la présentation à Las Vegas.

Ambassadeur?...pas vraiment

Malgré une communication axée sur le statut "d'ambassadeur", la marque a assuré à la RTS que le boxeur n'avait pas officiellement ce titre. Hublot a précisé que l'opération, qui s'inscrit dans le cadre d'un partenariat avec la fédération internationale de boxe (WBC), était un "one-off", pas du long terme.

"Nous avons sponsorisé le sportif, pas l'humain", s'est défendu le groupe, assurant que les affaires de violences du boxeur "relèvent de la vie privée".

Sur Twitter, les réactions ont été immédiates et virulentes, allant jusqu'à l'annonce de boycott.

Florilège de réactions sur Twitter:

Marc Renfer

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Une opération à un million de dollar?

Selon le magazine américaine Fortune, Hublot - comme Burger King et FanDuel - a déboursé environ un million de dollars pour placer son nom sur le short du boxeur.

En 2014, le boxeur a gagné 105 millions grâce à deux combats, un montant réparti entre frais fixes et parts sur la télévision à la carte (pay-per-view).