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Le franc est nettement surévalué, selon le directeur de la BNS Thomas Jordan

Le directeur de la BNS Thomas Jordan estime que l'économie ne doit pas surrégir à la décision d'abolir le taux plancher entre le franc suisse et l'euro. [Walter Bieri]
Le directeur de la BNS Thomas Jordan estime que l'économie ne doit pas surrégir à la décision d'abolir le taux plancher entre le franc suisse et l'euro. - [Walter Bieri]
Thomas Jordan, directeur de la Banque nationale suisse, estime dans une interview accordée au journal "Le Temps" que la réaction des marchés à la décision d'abolir le taux plancher a été excessive.

Le directeur de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan, estime que "le franc est nettement surévalué par rapport au dollar et à l’euro". La réaction des marchés financiers à la décision d'abandonner le cours plancher de 1,2 franc pour 1 euro a été excessive, explique-t-il dans une interview diffusée samedi dans Le Temps et la Neue Zürcher Zeitung.

Les marchés doivent progressivement trouver leur équilibre, "ce qui pourra prendre du temps", ajoute-t-il, précisant que la BNS était consciente que sa décision inattendue pouvait avoir un fort impact.

Politiques monétaires divergentes

La banque, poursuit Thomas Jordan, était convaincue qu'avec la divergence croissante des politiques monétaires, il deviendrait impossible de préserver ce plancher.

"Si la BNS avait poursuivi cette politique, elle risquait de perdre le contrôle de sa politique monétaire de long terme." Le directeur de l'institut monétaire rappelle que le taux plancher était une mesure exceptionnelle d'une durée limitée.

ats/sbad

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Conscient des difficultés engendrées

Le directeur de la BNS affirme aussi que "nous étions conscients des difficultés" que la décision allait engendrer pour les entreprises. "Il est important que l’économie ne surréagisse pas".

Thomas Jordan relève également que l'économie suisse est dans une meilleure situation qu'en 2011, lors de l'instauration du taux plancher. "Nous étions sortis d'une crise économique majeure". Trois ans pour s'adapter, "ce n'est pas négligeable", remarque-t-il, précisant que la croissance était relativement bonne l'an dernier.

Il note encore qu'une sortie graduelle du cours plancher était impossible.