Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé lundi avoir accepté la démission de deux de ses ministres, celle de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie et sa collègue à la Justice. Toutes les deux sont soupçonnées d'avoir utilisé à des fins personnelles des fonds réservés à leurs activités politiques.
Mauvaise nouvelle pour le Premier ministre
Cette double démission est un coup dur pour le Premier ministre, dont la cote de popularité ne cesse de baisser et qui va devoir prendre prochainement des décisions politiquement difficiles, dont une éventuelle hausse à 10% de la déjà très impopulaire TVA. Shinzo Abe a précisé qu'il entendait remplacer dans la journée de lundi les deux ministres démissionnaires.
La ministre de l'Economie Yuko Obuchi et la ministre de la Justice Midori Matsushima avaient été nommées début septembre, aux côtés de trois autres femmes, à l'occasion du premier remaniement depuis son retour au pouvoir fin 2012.
ats/gchi
Démissions "regrettables"
"C'est moi qui les avais nommées. En tant que Premier ministre, j'en assume la responsabilité et je m'excuse profondément", a déclaré d'un ton grave Shinzo Abe.
Ces démissions sont "extrêmement regrettables et dommageables pour le gouvernement", a aussitôt réagi Sadakazu Taniguchi, le numéro 2 du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir).
Pour féminiser son équipe, dans un pays réputé pour son machisme en politique, Shinzo Abe avait nommé début septembre cinq femmes à des postes importants à l'occasion du premier remaniement depuis son retour au pouvoir fin 2012.
Soupçons d'irrégularités
Midori Matsushima est soupçonnée d'avoir violé le code électoral en distribuant de petits éventails avec son portrait et son nom à des électeurs de sa circonscription.
Quant à Yuko Obuchi, on lui reproche des irrégularités dans l'utilisation de fonds politiques.