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La part des managers étrangers recule pour la première fois en dix ans

Le CEO de Nestlé Paul Bulcke a perçu en 2012 un salaire de plus de 12,6 millions. Le salaire le plus bas s'élève lui à 53'000 francs en un an. L'écart s'établit à 1:238. [Sébastien Féval]
Comme le Belge Paul Bulcke, la moitié des directeurs des entreprises du SMI sont étrangers. - [Sébastien Féval]
Les dirigeants étrangers sont un peu moins nombreux à la tête des entreprises suisses. Leur part a reculé de 45% à 42% l'an dernier. Les femmes, quant à elles, gagnent du terrain.

Pour la première fois en dix ans, la proportion de dirigeants étrangers dans les grandes entreprises suisses a diminué en 2013. Cette part est passée de 36% à 45% de 2006 à 2011, avant de stagner en 2012 et de se contracter à 42% l'an dernier.

Présentant lundi à Zurich l'édition 2014 de son étude, Guido Schilling n'a pas caché sa surprise. Il y a trois ans, le spécialiste du recrutement prévoyait que la moitié des dirigeants des 100 plus grandes entreprises suisses seraient étrangers en 2015.

Stabilité dans les conseils d'administration

Guido Schilling a attribué le recul à la concurrence des pays étrangers, en particulier l'Allemagne, pour les positions de cadres dirigeants. Une tendance qui se dessinait déjà depuis deux ou trois ans, selon l'expert.

Du côté des conseils d'administration, la part d'administrateurs étrangers est en revanche demeurée stable à 36% l'an passé.

ats/dk

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Le SMI règne des managers étrangers

En ne considérant que les 20 multinationales de l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) de la Bourse suisse, soit les plus grosses capitalisations helvétiques, plus de la moitié ont un patron étranger.

Par exemple, Paul Bulcke (Nestlé) est belge, Bernard Fontana (Holcim) est français, Severin Schwan (Roche) est autrichien, Joseph Jimenez (Novartis) est américain, tout comme Brady Dougan (Credit Suisse).

Pas de lien avec le vote du 9 février

Le recul observé ne peut pas être mis en relation avec l'acceptation par le peuple le 9 février dernier de l'initiative populaire de l'UDC "contre l'immigration de masse".

Le débat sur une limitation de l'afflux d'étrangers a cependant pu susciter la crainte pour certains managers et leur famille de venir s'installer en Suisse.

La parité hommes/femmes encore très éloignée

La part des femmes dans les organes de surveillance a d'autre part progressé de 10 à 13%. Cette progression devrait se poursuivre, selon Guido Schilling.

Plus d'un siège d'administrateur sur cinq est actuellement repourvu par une femme et même un sur trois dans les entreprises cotées au SMI.

La situation se présente sous jour différent en ce qui concerne les directions d'entreprises, au sein desquelles les hommes dominent toujours. En l'espace de neuf ans, la part des femmes est passée de 4 à 6%.

Seules trois grandes firmes helvétiques sont menées par une directrice générale: La Poste avec Susanne Ruoff, Alpiq avec Jasmin Staiblin, et Suzanne Thomas pour BKW (ex-Forces motrices bernoises).