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Les banques suisses se disent sereines pour l'avenir et les marchés financiers

Après avoir ouvert en forte hausse, le SMI est reparti à la baisse après 12h''. [Patrick B. Kraemer]
Les institutions financières sont optimistes et espèrent des embellies sur les marchés financiers. - [Patrick B. Kraemer]
Les banques helvétiques voit positivement la marche des affaires et espèrent une embellie sur les marchés financiers, selon le sondage "Baromètre des banques" 2013 publié jeudi.

Jugeant leurs actuelles affaires plutôt favorables, les banques suisses envisagent dans leur majorité l'avenir avec sérénité, selon Ernst & Young. Malgré de gros défis à relever, notamment dans la gestion de fortune, la plupart des établissements escomptent une embellie sur les marchés financiers.

Sur les 120 dirigeants de banques suisses consultés (sans ceux de Credit Suisse et UBS), 20% d'entre eux estiment que la marche des affaires est positive, indique Ernst & Young dans son sondage "Baromètre des banques" 2013 publié jeudi.

L'an passé, seuls 15% des établissements sondés jugeaient favorablement cette évolution, contre 52% en 2011. Cette année, 22% des banquiers émettent un jugement négatif quant à l'évolution actuelle de leurs affaires, contre 23% l'an passé. Mais ils sont aussi un peu moins nombreux - 58%, contre 62% en 2012 - à juger plutôt favorable l'évolution actuelle.

Solidité de la place financière suisse

En dépit des turbulences financières, de la crise de la dette et de la pression sur le secret bancaire, notamment, la branche demeure dans l'ensemble optimiste pour l'année en cours. A l'image du précédent baromètre, plus de 70% des instituts interrogés escomptent une évolution positive ou plutôt positive de leurs affaires.

Si cet optimisme peut surprendre à première vue, l'enquête met en évidence l'importance et la solidité de la place financière suisse, relève la société de conseils et d'audit comptable.

Les banques helvétiques ont pour l'heure bien surmonté les conséquences de la crise financière et de celle de la dette, trois quarts des établissements jugeant même en sortir renforcés.

Se caractérisant par leur réputation de sécurité, la Suisse et son système financier tirent profit d'une très forte demande dans les périodes d'incertitudes. De plus, les banquiers helvétiques prévoient dans leur grande majorité une embellie sur les marchés financiers.

Ils ne sont ainsi plus qu'un quart à escompter une détérioration, contre 58% l'an passé.

ats/lgr

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Pression concurrentielle en baisse

Reste que dans cet océan de sérénité, la gestion de fortune demeure elle sous pression.

La proportion de dirigeants désignant cette activité comme étant celle confrontée aux plus grands défis et à la concurrence la plus vive s'est ainsi envolée, passant en un an de 35 à 60%.

Ils ne sont plus que 10% contre 40% en 2012 à juger la pression concurrentielle particulièrement intense dans la banque de détail.

Un contexte qui de l'avis de quasiment tous les responsables (92%) va donner lieu à une vague de consolidation dans le secteur.

Si des rachats et fusions sont ainsi attendus pour les quatre ans à venir, le mouvement interviendra encore plus tôt dans la banque privée.

Dégradation des rémunérations

En matière de rémunération des collaborateurs et des actionnaires, la majorité des banquiers s'attend à une dégradation.

Selon Ernst & Young, personne n'envisage par contre d'importantes suppressions d'emplois pour les mois à venir.

Du côté de l'octroi de crédits, une majorité renforcée d'instituts - 77%, contre 65% en 2012 - estime que la tendance à la formation d'une bulle sur le marché immobilier s'est accentuée.

Il en découle pour 53% des sondés que les conditions d'emprunts vont devenir plus restrictives.

Secret bancaire

Les avis sont nettement plus partagés quant aux effets des derniers rebondissements autour du secret bancaire et de l'impôt libératoire.

Alors qu'une moitié des banques les juge de manière positive ou plutôt positive, l'autre moitié attend des conséquences négatives.

Mais la majorité (72%) salue l'échec de l'accord fiscal avec l'Allemagne, après son rejet par la chambre des Länders. Surprenant, ce jugement positif ou plutôt positif tient notamment aux économies sur les frais de mise en oeuvre que suppose cet échec, note Ernst & Young.

Dans ce contexte, 21% des établissements sondés ont adopté une stratégie de l'argent propre.

Ils sont 12% à avoir étendu le devoir de diligence aux délits fiscaux potentiels. Et 6% des banques ont accru leurs investissements dans la sécurisation de leurs données.