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Ces patrouilleurs qui luttent contre les excès de la vie nocturne à Genève

Les patrouilleurs de La Barje assurent aux noctambules une soirée sans excès
Les patrouilleurs de La Barje assurent aux noctambules une soirée sans excès / Info en vidéos / 6 min. / le 18 juillet 2015
Face à l'insécurité, liée à la consommation d'alcool et de stupéfiants, le bar de La Barje à Genève a mis en place, il y a trois ans, un système de patrouilles préventives. Le reportage de politbox.

Dans le cadre de sa thématique consacrée aux jeunes et à l'espace public, politbox est allé à la rencontre des patrouilleurs de la promenade des Lavandières à Genève, dont la mission principale est la prévention des risques liés à la violence, la consommation d'alcool ou de drogues.

Le "Projet de Prévention, Médiation et Sécurité" (PPMS) a été mis sur pied en 2012 par La Barje, en association avec le Bâtiment des Forces motrices (BFM) et la police genevoise: "Notre mission consiste par exemple à proposer un verre d'eau aux personnes alcoolisées ou à leur dire de ne pas prendre la voiture", explique David von Numbers, 33 ans, patrouilleur depuis le début du projet.

"Une cuillère pour éteindre un incendie"

Sa tâche reste difficile, admet-il: "On ne peut pas tout résoudre d'une baguette magique comme semblent vouloir les politiques. La réalité est qu'on a une petite cuillère pour éteindre un incendie".

"C'est difficile de dire à une personne qui est là pour consommer et se fournir de ne pas le faire", souligne l'étudiant en travail social. Que fait-il lorsqu'il se retrouve face à une personne consommant des stupéfiants? "On peut lui dire de s'éloigner un peu s'il dérange les autres, mais il ne faut pas intervenir et le dénoncer à la police immédiatement, ce serait contre-productif (...) C'est important de garder le contact avec ces gens et essayer d'être dans un rapport où ils ne se sentent pas fliqués".

Des avis divergents

Approche "sympa", "amicale" et "non moralisatrice", les avis des personnes interrogées sur place quant au rôle des patrouilleurs sont plutôt favorables. Certains se posent toutefois la question de la nécessité d'une telle présence: "Il n'y a pas forcément besoin de ces personnes car je pense que ça peut créer des tensions", explique une jeune femme.

Ce type de réaction, David von Numbers y est habitué: "Dans un premier temps, il peut y avoir un mouvement de retrait de la part des gens. Mais, avec le temps, ils se rendent compte qu'on n'a pas un discours répressif".

S'il n'a pas de chiffres précis à fournir, le jeune homme dit observer une baisse des interventions de police depuis la mise en place du projet: "C'est ce que les gens nous disent et c'est d'ailleurs pour cela que le projet est pérennisé".

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Sophie Badoux et Mathieu Henderson

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