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Le vote suisse sur les rémunérations abusives inspire l'Elysée

Initiative Thomas Minder: la Suisse citée comme un exemple de régulation
Initiative Minder: la Suisse citée comme un exemple de régulation / 19h30 / 2 min. / le 4 mars 2013
L'initiative Minder contre les rémunérations abusives, plébiscitée par deux tiers des Suisses dimanche, a été saluée lundi par le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault ainsi que par la Commission européenne.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a estimé lundi que l'initiative suisse limitant les rémunérations "abusives" des patrons des sociétés cotées constituait une "excellente expérience démocratique" et qu'il fallait "s'en inspirer".   

C'est "une excellente expérience démocratique où les Suisses montrent la voie et personnellement je pense qu'il faut s'en inspirer", a déclaré Jean-Marc Ayrault, à la sortie d'un séminaire sur l'emploi à l'Elysée.  

Un décret, présenté en juillet, plafonne déjà les rémunérations des patrons du secteur public. Le plafond brut annuel de rémunération est fixé à 450'000 euros.

Les Suisses ont quant à eux plébiscité à 67,9% dimanche l'initiative limitant les "rémunérations abusives" des patrons des sociétés suisses cotées en Suisse ou à l'étranger et qui prévoit d'interdire leurs parachutes dorés.

"Vive les Suisses!"

Un peu plus tôt, Harlem Désir, numéro un du PS français, a rendu hommage aux Suisses qui ont plébiscité un contrôle des hauts salaires et une interdiction des "parachutes dorés".

"J'ai envie de dire: 'Vive les Suisses !'", s'est exclamé l'eurodéputé sur France Info.

"Quand, au Parlement européen -et la France y a participé- nous adoptons une limitation des bonus des traders, cela va dans la même direction", a-t-il dit.

La réaction d'Harlem Désir sur France Info

Harlem Désir rend hommage aux Suisses
Harlem Désir rend hommage aux Suisses / Info en vidéos / 13 sec. / le 4 mars 2013

agences/jgal

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Bruxelles salue un "vote important"

La Commission européenne a "pris acte" lundi du "vote important" intervenu en Suisse dimanche pour limiter les rémunérations des dirigeants d'entreprises, en particulier les "parachutes dorés", et a jugé "positif" qu'un mouvement s'esquisse pour "plus de transparence" en la matière.

"Nous prenons acte du vote important qui a eu lieu hier en Suisse", a déclaré Stefaan De Rynck, le porte-parole du commissaire européen aux services financiers, Michel Barnier, soulignant un "résultat extrêmement clair".

Un résultat "intéressant" pour Berlin

Berlin a jugé lundi "intéressant" le résultat du référendum dimanche en Suisse pour limiter les rémunérations des dirigeants d'entreprises, en particulier les "parachutes dorés", qui peuvent entraîner "un manque de confiance" dans le système économique.

"Ce qu'a donné ce référendum est un résultat intéressant et cela mérite évidemment que l'on regarde vraiment à la loupe cet engagement pris par les Suisses", a commenté le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, au cours d'un point de presse régulier.

"Le gouvernement fédéral a déjà mis en place en 2009 une loi concernant le contrôle des rémunérations des conseils d'administration", a-t-il rappelé. "Nous sommes, en ce qui concerne cette orientation, déjà à une étape plus loin", a-t-il donc jugé.

L'UE se penche sur le salaire des banquiers

Un accord de principe a été trouvé la semaine dernière entre le Parlement européen et la présidence irlandaise de l'UE sur la mise en oeuvre du nouveau cadre réglementaire du secteur bancaire, dit Bâle III, qui va aller plus loin que prévu en limitant la rémunération des banquiers.

Selon cet accord, la rémunération variable ne pourra pas excéder la rémunération fixe. Le bonus pourra toutefois atteindre le double de la rémunération fixe à condition qu'une majorité qualifiée d'actionnaires soit d'accord.

Parmi les 27, seul le Royaume-Uni est opposé à cette mesure, qui ne requiert pas l'unanimité des Etats de l'UE mais la majorité qualifiée.