"Renverser", c'est le mot d'ordre de la 34e édition du far°, festival des arts vivants de Nyon. Un renversement qui commence par les lieux mêmes de ce festival qui fait la part belle au théâtre, à la danse et à la performance.
"Comme le chantier de l'Usine à gaz durera trois ans, nous avons repensé les lieux, avec la rue des Marchandises comme vitrine, ce qui nous rapproche du centre de la ville, et des extensions à Genève et Rolle", dit Véronique Ferrero Delacoste, directrice du far°. Laquelle se défend d'une programmation qui ne s'adresserait qu'à un public averti. "Ce sont des propositions artistiques engagées mais accessibles au plus grand nombre".
Taux de fréquentation de plus de 90%
Si le far° n'accueille que 3'200 spectateurs en huit jours, ce qui paraît peu par rapport à d'autres festivals d'été, il faut savoir que le taux de fréquentation des lieux, toutes des petites jauges, est supérieur à 90%.
>>> A écouter, l'interview de la directrice du far° dans Forum:
Donc renverser. Mais quoi? Notre regard sur le monde, notre rapport au temps, nos points de vue sur les choses. "Nous ne voulons pas seulement présenter une série de spectacles pour divertir mais aussi proposer d'autres façons d'être au monde et de réfléchir aux problèmes de l'actualité, à travers des artistes et des spectacles". C'est ainsi que l'édition 2016 était consacrée à la migration et celle de 2017 au futur.
Un monde sans masculin, ni féminin
Pour illustrer ce que "Renverser" peut signifier concrètement, citons "Farci-e", la performance de Sorour Darabi, chorégraphe iranien-ne qui s'interroge sur la question du genre, sa langue maternelle, le persan, ne connaissant pas le partage du masculin et du féminin. Mais depuis que l'artiste en transition vit en France, il-elle a dû se familiariser avec un monde dans lequel tout est soit masculin soit féminin.
Propos recueillis par Nicolas Julliard/mcm
far°, festival des arts vivants de Nyon du 17 au 25 août 2018