Une pièce de théâtre raconte le parcours du footballeur Kubilay Türkyilmaz

"Kubi" se veut une métaphore théâtrale de l'intégration en prenant comme source d'inspiration le parcours de Kubilay Türkyilmaz,  deuxième meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de Suisse.

Originaire de Turquie, il a grandi dans un quartier ouvrier de Bellinzone. Il a perdu son père très tôt et il a traversé des moments de déracinement avant de devenir l'icône de tout un pays. C'est cette trajectoire qui a inspiré les écrivains Monica de Benedictis et  Fabio Stroppini.

Enquête minutieuse

Monica de Benedictis et  Fabio Stroppini ont passé plus de deux ans avec le sportif suisse, pour mieux saisir le personnage.

"Nous avons découvert une personne avec un grand coeur, une belle personne, qui nous a ouvert quelques unes de ses portes, quelques un de ses secrets", declare Fabio Stroppini au micro de la RTS.

De cette rencontre est né un livre "Kubi goal", et une pièce de théâtre, avec le personnage de la mère de Kubi qui est la protagoniste.

Euro 1996, le point de départ

La pièce prend comme unité de temps et d'action le match d'ouverture de l'Euro 1996, à Wembley, quand la Suisse fait match nul contre l'Angleterre, avec un but sur pénalité marqué par... Türkyilmaz.

Un moment fort vécu par quatre femmes, dans la cuisine de la maman de Kubi. Personnage jouée par Amanda Sandrelli, un grande actrice italienne. Kubi n'apparaît pas dans ce spectacle.

Kubi est une métaphore de quelqu'un qui se retrouve sans identité, qui cherche à comprendre d'où il vient, quelle est son origine. Nous voulions donc prendre de la distance, c'est pourquoi nous avons opté pour une distribution entièrement féminine.

Des ponts entre le théâtre et le foot

L'espoir de Fabio et de ses compagnons d'aventure, c'est de réunir amateurs de culture et amateurs de sport le temps d'une soirée. L'équipe de foot AC Bellinzone sera même présente à la première du spectacle.

Nous cherchons par tous les moyens à créer cette intégration, ce tissu social, entre des gens qui pensent que la culture est ennuyeuse, ce qui n'est pas le cas, et d'autres pour qui le football est réservé à des jeunes hooligans, ou ne sert qu'à assouvir notre côté bestial.

Le credo des deux auteurs de ce travail théâtral presque documentaire sur le parcours de Türkyilmaz, est inspiré d'une pensée de l'écrivain Alessandro Barrico qui disait qu'il ne sert à rien de  faire des rassemblements contre le racisme, parce que les racistes n'y vont pas. Il faut faire autre chose, aller sur le terrain et réunir les gens.

Un spectacle à voir au Teatro Sociale Bellinzona jusqu'au 22 janvier. 

Jérôme Jaunin/mcc