A la différence de la musique occidentale qui utilise essentiellement les modes majeur et mineur, les différentes traditions musicales classiques d'Orient se sont épanouies autour du concept de maqâm (au pluriel, maqâmat): une construction complexe qui regroupe une échelle particulière de sons, des règles régissant leur organisation et la manière dont ces règles doivent être appliquées pour aboutir à une oeuvre d'art.
A chaque maqâm correspond un état émotionnel particulier (tarab) que le musicien, chanteur ou instrumentiste, cherche à partager avec son auditoire.
Mais les règles évoluent, notamment en fonction de "l'effort d'interprétation" (ijtihâd) requis par le dogme islamique qui veut que la Loi peut être réinterprétée et ajustée aux exigences du temps.
Selon les époques, les gouvernements et les brassages culturels, l'histoire de la musique arabe voit se succéder les périodes de renouvellement et celles de régression.
Nombre de spécialistes situent son premier âge d'or au temps de la dynastie des Abbassides, entre le 8e et le 13e siècle.
Nourrie par les cultures araméenne, mésopotamienne, perse, syriaque et arabe, la civilisation musulmane développe alors un système musical dont la richesse influencera bientôt tout le monde méditerranéen.