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Le charme latin de Mister Milano fait chavirer les Transmusicales de Rennes

Mister Milano. [DR]
Musique: le charme latin de Mister Milano fait chavirer Rennes / Vertigo / 10 min. / le 12 décembre 2017
Le festival Les Transmusicales de Rennes (F), qui s'est achevé ce week-end, accueille les groupes émergents de la scène internationale. Cette année, les Suisses de Mister Milano y ont séduit avec leur rock romantique.

La Liberté, une grande halle qui réunit le temps du festival tous les professionnels de la musique. Une vraie ruche où grouillent attachés de presse, agents, journalistes, tourneurs et bien sûr artistes. Mister Milano y a aligné les interviews, il faut dire que l’album des trois Alémaniques sorti au printemps de cette année est un véritable ovni.

Du rock en italien

Tout d’abord, il est chanté en italien, ce qui est plutôt rare pour du rock. Surtout, il télescope des univers très opposés. Max Usata, le chanteur d’origine sicilienne de Mister Milano et du groupe Puts Marie, a été biberonné à la variété la plus sucrée, celle de l’univers des radio-crochets et du festival de San Remo, avant de découvrir le punk et les musiques expérimentales.

Mister Milano lui permet de réconcilier son enfance avec sa passion de rocker. Le premier album du trio parle de concours de chanson pour enfant, de parties de football truquées, mais il évoque aussi l’Italie d’aujourd’hui, celle de Lampedusa, dans "Alta clotura", une ritournelle glaçante qui vire en menuet industriel.

Le projet Mister Milano a vu le jour sur les scènes de théâtre, à New York. Max Usata suivait des cours de comédie à la fameuse école de Lee Strasberg. En 2012, il convie Igor Stepniewski, de Puts Marie, et le musicien zurichois Lou Caramello à l’accompagner sur scène. Très vite, l’idée de reprendre des chansons italiennes s’impose.

Des concerts dans des lieux insolites

Les trois Italo-Suisses présentent à New York une comédie musicale au long cours qui a connu un grand succès, les menant jusqu’au Fringe Festival à Édimbourg. Deux ans plus tard, Mister Milano sort son premier single, "Il Collezionista", sur le label américain Voodoo Doughnut Recordings.

Le groupe aligne alors les concerts dans des galeries, des stations de métro et d’autres lieux insolites de New York, Portland ou Saint-Pétersbourg. Au fil des dates, Mister Milano s’affirme comme un groupe à part entière, et non pas le projet parallèle d’un artiste excentrique et inspiré.

Un premier album en 2016

En 2016, le trio part enregistrer son premier album en Oregon, sous la houlette de Jeff Stuart Saltzman. Loin d’être une collection de titres rock standard, cette production détonne de par l’originalité de la démarche artistique et la qualité des mélodies.

Max Usata qualifie sa musique du terme évocateur de fazzoletti pop, de la pop pour mouchoirs en papier, entre Adriano Celentano et Alan Vega. Une musique mélancolique pour pleurer tout en dégustant une cassatta sicilienne.

Michel Masserey/olhor/aq

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