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La radio bulgare dope ses audiences grâce à la musique d'avant-guerre

Le transistor a changé la manière d'écouter la radio. [Fotolia - Ivonne Wierink]
Le transistor a changé la manière d'écouter la radio. - [Fotolia - Ivonne Wierink]
Obligée de passer de la musique vieille de plus de 70 ans pour des raisons de droits d'auteurs, la radio publique bulgare connaît un rebond inattendu du nombre de ses auditeurs.

Les radios de la radio publique bulgare ne diffusent depuis le 1er janvier 2017 que des musiques datant d’avant 1945.

La cause de cette programmation "vintage" est un litige avec la société Musicautor, qui demande une hausse de 250% du montant annuel des droits d'auteurs. Refusant de payer, la BNR est obligée de diffuser des morceaux dont les compositeurs sont décédés depuis 70 ans au moins, donc libres de droits.

Audiences en hausse

En diffusant Glenn Miller mais aussi du Vivaldi, la radio a vu bondir ses audiences de 20% par rapport à sa moyenne mensuelle, lui permettant de se hisser de la 4e à la 3e place des radios du pays.

Sur les réseaux sociaux les messages d'encouragement se multiplient: "Soyez différents et votre auditoire continuera à augmenter", note Snejana Varleva.

Le directeur général de la radio, Alexander Velev, a confirmé sa surprise. "Ces résultats nous font réexaminer nos programmes musicaux pour mieux prendre en compte les goûts de nos auditeurs", a-t-il reconnu.

AFP/mcc

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Le conflit juridique

Le conflit avec Musicautor a aussi été mis à profit par de jeunes compositeurs bien actuels. "Ces jeunes musiciens nous cèdent leurs droits gratuitement pour se faire connaître" et bénéficier d'une diffusion nationale inespérée, souligne Nikoleta Elenkova, porte-parole de la radio nationale publique.

Musicautor, à qui la BNR a malgré tout intenté un procès pour rupture des conditions commerciales, a ironisé sur le succès revendiqué par la radio, évoquant "une tentative maladroite de se faire de la publicité", selon les termes de son directeur exécutif, Ivan Dimitrov.

En pratique, le différend porte sur une hausse de 250% du montant annuel des droits d'auteurs demandés à la BNR, jusqu'alors fixé à 500.000 leva (250.000 euros).