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Un concert fait revivre les œuvres des musiciens juifs du camp de Theresienstadt

Les musiciens ont donné un concert au musée Yad Vashem dédié aux victimes de la shoah. [AP/Keystone - Tsafrir Abayov]
RTSreligion - Une exposition fait revivre les œuvres des musiciens juifs de Theresienstadt / Chronique de RTSreligion / 2 min. / le 23 novembre 2016
Un concert ambulant a eu lieu lundi à Jérusalem au musée Yad Vashem dédié aux victimes de la Shoah. Des œuvres composées dans le camp de concentration de Theresienstadt y ont été interprétées.

Theresienstadt, le plus occidental des camps nazis, situé en territoire tchèque, à quelques dizaines de kilomètres de Prague. Un camp où ont été déportés un grand nombre d'intellectuels et de musiciens allemands.

Durant la Seconde Guerre mondiale, les nazis ont fait de ce camp un modèle pour cacher leurs exactions. Ils ont même progressivement encouragé les juifs à faire de la musique.

Le tournant musical

À l'ouverture de Theresienstadt en 1941, la musique était interdite et le chant, pratiqué très discrètement. L'ouverture d'un "café" fin 1942 marque un tournant. Les instruments y sont acceptés, des groupes se mettent en place et y donnent des concerts. On monte des pièces de plus en plus ambitieuses.

Il y a des formations classiques, d'autres folkloriques, et même de jazz avec les "Ghetto swingers". Des musiciens que les nazis utiliseront pour leur propagande, notamment lors des visites de la Croix-Rouge.

Ghetto Swingers, groupe de jazz dans le camp de Theresienstadt, photo publiée sur le site de Terezin Music Foundation. [Terezin Music Foundation]
Ghetto Swingers, groupe de jazz dans le camp de Theresienstadt, photo publiée sur le site de Terezin Music Foundation. [Terezin Music Foundation]

Une page de l'histoire de la musique

Grâce aux travaux entrepris par quelques musicologues, on redécouvre aujourd'hui ces artistes.

Une créativité musicale extrême au seuil de la mort (les orchestres ont dû sans cesse se reformer à mesure que les gens mouraient ou étaient déportés vers des camps d’extermination) est désormais une page à part entière de l'histoire de la musique. Et à mesure que le temps efface le nom de musiciens comme Viktor Ullmann, Hans Krasa ou encore Zikmoud Schul, elle vit désormais par elle-même.

Fabien Hünenberger/ld

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