Grâce et gravité. Spiritualité et légèreté. Amour et désenchantement. Au fil de "You Want it Darker", quatorzième chapitre d'une discographie qui s'étend sur près de cinquante ans depuis "The Songs of Leonard Cohen" (1967), le Canadien errant de 82 ans qui a publié romans et poésie ravive avec raffinement les thèmes chers qui pourraient un jour peut-être lui valoir à son tour un Nobel de littérature.
L'auteur et chanteur que Dylan admire depuis ses débuts folk dans l'East Village new-yorkais, devenu icônique dès les années 80 auprès d'une nouvelle génération de musiciens de la scène rock indépendante (Nick Cave, Suzanne Vega ou R.E.M), ne révolutionne pas son art de la chanson lente façon prière ou mantra sur "You Want it Darker". Sa voix posée d'outre-tombe, plus parlée-murmurée que chantée, s'épanouit sur des partitions lancinantes où infusent sérénité, philosophie et nostalgie.
Le corpus de ces neuf chansons de Leonard Cohen pétries de références religieuses et sans nul doute ultimes, déjà célébrées urbi et orbi, a fait l'objet d'une journée spéciale sur RTS-La 1ère jeudi et se retrouve logiquement au coeur du débat musique de Vertigo en ce vendredi, jour de sa sortie. "Halleluja"!