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Jérémie Kisling, petit prince de la chanson suisse

Jérémie Kisling. [RTS - Alexandre Chatton]
Les artistes suisses de l'été / Six heures - Neuf heures, le samedi / 8 min. / le 27 août 2016
La pop star romande Jérémie Kisling sort cet automne son cinquième album intitulé "Malhabiles". Une critique de Karine Vouillamoz, qui revient aussi sur le parcours de l'artiste dans "Six heures-Neuf heures, le samedi" sur La 1ère.

Surnommé "le petit prince de la chanson suisse", Jérémie Kissling, chanteur mélancolique, a choisi la musique pour communiquer. Un premier album sous les traits d’un Monsieur Obsolète en 2003, puis un deuxième, un troisième…

Avec son écriture un rien désabusée, son style nonchalant, ses jolies mélodies couleur sépia, Jérémie Kisling fait "bing" en Suisse et au-delà de nos frontières aussi.

Il a eu les honneurs de la presse hexagonale, de Télérama aux Inrockuptibles, qui le qualifiait de "petit prince de la chanson suisse". Et puis en 2010, il choisit de quitter Lausanne pour Paris, histoire, dit-il, d’éviter la déprime.

Chercher le tube à tout prix

On l’avait quitté en 2013 avec un très bel album, "Tout m’échappe". Les mélodies avaient du corps, les textes étaient parfaitement ciselés, la mélancolie omniprésente. Les années passaient et Jérémie Kisling, lui, n’avait pas abandonné son rêve. Son écriture est parfois maladroite, souvent drôle, imaginative, toujours poétique.

Jérémie Kisling cherche le tube et la reconnaissance, ce n’est un secret pour personne.

Je regarde en arrière, toute ma carrière, qu’est-ce que j’ai su faire de moi, j’ai mis dans ma poche tout ce qui accroche, est-ce que je suis fier de ça?

Jérémie Kissling, paroles du titre "Je me souviens"

Mais avec son cinquième album intitulé "Malhabiles", à paraître au début de l'automne 2016, l'artiste lausannois privilégie l'effet au détriment de l'émotion.

Un manque d'authenticité?

Pour "Malhabiles", il s’est entouré d’un musicien, arrangeur, ingénieur du son spécialisé dans la production, le mixage, le mastering, qui avait travaillé avec The Do. Il est allé enregistrer à New York, a réalisé un clip à Buenos Aires. Et finalement, en choisissant d’élargir l’équation, de s’associer à des noms connus, Jérémie Kipling accepte de se travestir. Quitte, parfois, à en perdre sa ligne directrice.

On ressent clairement le changement de direction dans la musique de Jérémie Kisling, comme ce premier single aux rythmes hyper entraînants qu’on ne lui connaissait pas. Mieux. Il a l’air presque heureux, le Jérémie, et ça, ça fait bizarre. Mais tout est dans le "presque". Ce cinquième album manquerait-il d'authenticité? Jérémie Kisling aurait-il pris une "mauvaise" direction? Pas sûr! Son titre "On ne sait faire que danser" est la chanson la plus diffusée sur les ondes romandes depuis sa sortie et son clip tourne sur des chaînes telles que M6 et W9.

Mais les retours du public que ceux des professionnels sont excellents. Ce qui laisse penser que la sortie de son cinquième album sera un succès. On lance les paris.

>> Découvrez l'émission "Six heures-Neuf heures, le samedi" diffusé sur La 1ère et sur : RTS Play

Karine Vouillamoz/gc

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