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Le film "Detroit" dissèque un racisme érigé en système

"Detroit" de la réalisatrice Kathryn Bigelow dissèque un racisme érigé en système. [Mars Films]
"Detroit" de la réalisatrice Kathryn Bigelow dissèque un racisme érigé en système / La Matinale / 1 min. / le 11 octobre 2017
Avec "Detroit" qui sort en salle aujourd'hui, la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow se plonge dans l'été 1967, au moment où la ville de Détroit est secouée par de violents affrontements entre Noirs et policiers blancs.

L'Américaine Kathryn Bigelow reste à ce jour la seule femme ayant reçu l'Oscar de la meilleure réalisatrice. C'était en 2010 pour "Démineurs". Après la traque de Ben Laden dans "Zero Dark Thirty", la cinéaste continue d'explorer l'histoire contemporaine américaine avec son film "Detroit".

Magistral et pessimiste

Le drame qui s'est déroulé cette nuit-là, le 25 juillet 1967, au Motel Algiers, Kathryn Bigelow ne fait pas que le montrer, elle le fait vivre au spectateur. Elle le prend au piège dans le motel avec ses protagonistes, de jeunes civils noirs et des policiers blancs. Cette scène constitue la partie centrale, et certainement le moment le plus puissant du film.

Avant cela, Kathryn Bigelow aura pris soin de filmer les émeutes de Détroit de manière à la fois rythmée et réaliste, tout en laissant émerger lentement ses personnages.

Film d'immersion

"Detroit", deux heures vingt en immersion, un film de guerre, dans lequel Kathryn Bigelow manie l'action, le huis clos et finalement le film de procès avec un exceptionnel sens de la mise en scène. Le résultat est aussi magistral que pessimiste, et montre le racisme érigé en système. Cinquante ans plus tard, les événements de Charlottesville prouvent qu'il n'est pas près de s'effondrer.

Raphaële Bouchet/ld

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