Schwarzenegger, le parcours d'un mythe

Grand Format

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Introduction

Dans son essai "Prodiges d’Arnold Schwarzenegger", Jérôme Momcilovic analyse en profondeur les résonances politiques, philosophiques et cinématographiques du parcours d'une des icônes majeures du cinéma d’action des années 80.

Les débuts de la gloire

Né dans un petit village d'Autriche, Arnold Schwarzenegger est élevé par un père brutal, ancien adhérant au parti nazi. Rapidement, il voit plus grand et refuse de se conformer à ce que l'on attend de lui.

A 13 ans, il se lance dans le culturisme. Grâce aux salles de sport, Arnold Schwarzenegger façonne son corps et ses ambitions. En 1967, il remporte son premier titre de Monsieur Univers. Un an plus tard, il part s’installer aux Etats-Unis, sa terre promise. Il remportera 5 fois le titre de Monsieur Univers et sept fois celui de Monsieur Olympia.

C’est dans l’immobilier qu'il fera fortune. Il débute au cinéma par la petite porte. Il obtient son premier rôle dans "Hercule à New York" sous le nom d’Arnold Strong. Son accent est alors tellement fort qu’il est intégralement doublé.

Il devra attendre 1982, et la sortie de "Conan le barbare" de John Milius, pour accéder au succès. Un succès transformé, deux ans plus tard, en triomphe avec son incarnation glacée d’un androïde tueur dans "Terminator" de James Cameron.

Arnold Schwarzenegger dans "Terminator 2" de James Cameron, 1991. [SCREEN PROD/Photononstop]SCREEN PROD/Photononstop
Vertigo - Publié le 2 janvier 2017

Des biographiques et autobiographie sur Arnold Schwarzenegger, il y en a eu pléthore. Mais des analyses sérieuses de son oeuvre, pas vraiment. Pour quelles raisons?

L'éclairage de Jérôme Momcilovic, critique de cinéma dans le magazine Chronic’art et auteur de l'ouvrage "Prodiges d’Arnold Schwarzenegger" paru aux éditions Capricci.

Le corps et l'image

Dans son essai, Jérôme Momcilovic révèle l’importance de quelques cinéastes qui ont su voir et commenter la présence de Schwarzenegger en tant qu’image: James Cameron, avec qui il tourne "Terminator" 1 et 2, puis "True Lies", John McTiernan, auteur de "Predator et de "Last Action Hero" et enfin Paul Verhoeven, qui le dirige dans "Total Recall".

Ces metteurs en scène prennent conscience de la créature qu'ils ont face à leur caméra. Un corps qui devient en fait l’enjeu principal de leur fiction, mise en abîme de Schwarzenegger dans le film lui-même.

Arnold Schwarzenegger. [AFP - Hector Mata]AFP - Hector Mata
Vertigo - Publié le 3 janvier 2017
Arnold Schwarzenegger dans "Total Recall" de Paul Verhoeven en 1990. [AFP]Arnold Schwarzenegger dans "Total Recall" de Paul Verhoeven en 1990. [AFP]

Le corps d'Arnold Schwarzenegger est comme un gros jouet (...), un corps au sens de la figurine, qui est là pour être manipulé et regardé.

Jérôme Momcilovic, auteur de "Prodiges d’Arnold Schwarzenegger"

Schwarzenegger et le post-humanisme

Dans ses films, le corps de Schwarzenegger est passé aux rayons X, ouvert, détaillé tout au long d’une filmographie qui ressemble parfois à un vaste cabinet d’anatomie. Ce corps, c’est une vision du futur, en avance sur son temps et annonce ce qui adviendra de l’humain.

Un corps qui pourrait très bien incarner à l’écran une certaine idée du trans-humanisme.

Cette doctrine, souvent prônée par les gourous du culturisme, cherche à améliorer l’espèce humaine par la science et la technologie quitte à flirter avec l’eugénisme.

Arnold Schwarzenegger le 19 mai 1977 au 38e Festival de Cannes. L'acteur y présentait le documentaire "Pumping Iron". [AFP]AFP
Vertigo - Publié le 4 janvier 2017
Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito dans "Junior" d'Ivan Reitman en 1994. [AFP]Arnold Schwarzenegger et Danny DeVito dans "Junior" d'Ivan Reitman en 1994. [AFP]

La filmographie d'Arnold Schwarzenegger aura servi à sublimer ou figurer tout ce qui s'annonce pour le corps humain à partir de ces métamorphoses assez vertigineuses.

Jérôme Momcilovic, auteur de "Prodiges d’Arnold Schwarzenegger"

Les années 80, décennie de tous les succès

Entre 1982 et 1993, Schwarzenegger connaîtra ses plus grands succès, commerciaux et artistiques.

C’est la décennie des "Terminator", "Conan", "Predator", "Total Recall", "Last Action Hero". Après, sa carrière stagnera davantage avant de décliner sérieusement à partir des années 2000.

Si l’on considère que Schwarzenegger a bâti son statut de star sur la sidération provoquée par son corps, l’avènement des images numériques et du cinéma truffé d’effets spéciaux fabriqués sur ordinateur le rend désuet, sinon obsolète.

Arnold Schwarzenegger dans "Terminator 3: le soulèvement des machines". [Columbia TriStar Films]Columbia TriStar Films
Vertigo - Publié le 5 janvier 2017

La "rivalité" Stallone - Schwarzenegger

On peut voir Schwarzenegger et Stallone comme les faces opposées d’une même médaille. Deux symboles complémentaires de cette Amérique triomphante que Reagan célèbre durant son règne, entre 1980 et 1988.

D’un côté, Stallone triomphe avec les suites de "Rocky" et de "Rambo". Et Schwarzenegger cartonne dans le cinéma d’action mais aussi dans la comédie avec "Jumeaux" notamment.

La pseudo rivalité entre les deux stars du cinéma d'action des années 80 a été en grande partie mise en scène, selon l'auteur de "Prodiges d'Arnold Schwarzenegger", Jérôme Momcilovic.

Les acteurs Sylvester Stallone (à gauche) et Arnold Schwarzenegger. [Getty Images North America / AFP - Ethan Miller]Getty Images North America / AFP - Ethan Miller
Vertigo - Publié le 6 janvier 2017

Crédits

Une série proposée par Rafael Wolf.

Réalisation web: Melissa Härtel

"Prodiges d'Arnold Schwarzenegger" de Jérôme Momcilovic est paru aux éditions Capricci.