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Les lignes se parent de leurs plus beaux atours pour le Musée de l'Elysée

Laurent Elie Badessi "Man’s Back, Horse’s Back", Camargue, France, 1994. [Musée de l'Elysée. - Laurent Elie Badessi]
Arts Visuels: "La beauté des lignes" au Musée de l'Elysée / Vertigo / 8 min. / le 22 février 2018
L'exposition "La Beauté des lignes" du Musée de lʹElysée de Lausanne présente une sélection de chefs-d’œuvre de l’histoire de la photographie issue de la collection de Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla.

L’une des plus importantes collections de photographies au monde fait halte au Musée de l’Elysée de Lausanne. L’exposition "La beauté des lignes" présente une sélection de 150 images qui font partie de la collection Sondra Gilman et Celso Gonzalez-Falla basée à New-York.

De grands noms exposés

La promenade entre les murs de l'Elysée vaudra à coup sûr le coup d’œil face à des tirages originaux des tout grands avec notamment les réalisations de Walker Evans, Henri-Cartier-Bressons, ou plus proche de notre temps, celles de Nan Goldin, Hiroshi Sugimoto et Robert Mapplethorpe.

Pionnière dans la considération de la photographie comme un art à part entière, Sondra Gilman initie cette énorme collection dans les années 1970 en compagnie de son mari Celso Gonzalez-Falla. Sa première pièce, elle l’achète au Museum of Modern Art de New-York. Très vite, elle se dirige vers les images dont le cadrage est soigné, le point de vue parfait et la composition équilibrée. Ces exigences influencent la collection.

Des cimaises habillées de rouge framboise

A l’Elysée, les commissaires Tatyana Franck et Pauline Martin ont eu carte blanche pour mettre en valeur les 150 œuvres. Sur les cimaises habillées de rouge framboise, les images sont présentées sans soucis de thématique ni de chronologie.

Directrice du Musée de l’Elysée, Tatyana Franck justifie son choix à la RTS: "Il y a deux raisons, d’abord esthétiques, la couleur rouge met bien en avant la qualité esthétique et plastique des photos. Ensuite, la conservation, ces images sont des vintages. L’éclairage doit être au minimum de 50 LUX, le rouge permet d’absorber la lumière diffuse et de mieux illuminer la photographie par rapport à un mur blanc."

Trois parties distinctes

L’idée principale est de mettre en résonance des œuvres qui ont des lignes forcées comme dénominateur commun. L’exposition est divisée en trois parties distinctes: lignes droites, lignes courbes et abstractions.

Tatyana Franck résume ainsi la première station à la RTS: "Le photographe a la volonté de documenter le réel avec une certaine objectivité tout en étant conscient de la subjectivité intégrée de nos jours. Il tente de magnifier l'authentique. L’Américaine Berenice Abbott l’a documentarisé avec la construction et la mondialisation de New-York, justement en utilisant des lignes droites et en mettant en exergue la ville."

L’accrochage sensible démontre une fois de plus que la mission du Musée de l’Elysée est d’éduquer notre oeil. Ces trois articulations guident, ceux qui en ont besoin, sans que l’effet pédagogique ne vienne gâcher le plaisir du regard des plus experts.

Sujet radio: Florence Grivel

Adaptation web: Jeremy Damon

"La beauté des lignes", Musée de l'Elysée, Lausanne, jusqu'au 6 mai 2018.

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